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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 10:47
Elle a fait la Une des tabloïds chiliens ces dernier jours. Maria Carolina, une jolie brune de Santiago, se propose de vendre son corps pendant les 27 heures que dure le Téléthon, ce week-end au Chili. Traduisez: récolter de l'argent en faisant l'amour 27 heures durant! Car Maria Carolina est une prostituée de luxe, connue pour être passée plusieurs fois à la télé. Et au tarif qu'elle prend (quelque chose comme 150 euros de l'heure), ce serait du pain béni.

Mais Don Francisco, le patron du Téléthon chilien, véritable phénomène de société et de télévision, a déclaré que c’est moralement inacceptable. Il ne peut accepter que de l’argent issu de la prostitution, donc «sale et illégal» selon lui, soit versé à la fondation.


C’est ballot, Maria Carolina aurait très bien pu ne rien annoncer et verser l’argent récolté pendant ces 27 heures de travail au Téléthon, anonymement. Mais cette grand-messe télévisuelle est tellement médiatique au Chili que tout le monde en profite pour faire sa promo. Les grandes entreprises le font en apportant leurs ridicules chèques de deux mètres de large à l’heure du prime-time, pour bien montrer comment elles sont généreuse. Pourquoi une travailleuse du sexe ne ferait-elle pas de même?

Je crois qu’il y a beaucoup d’hypocrisie derrière tout ça, de la pudibonderie aussi. Mais le Chili reste un pays conservateur, et le Téléthon est un événement tellement important et fédérateur (une semaine à l'avance, les gens peinturlurent les vitres de leur voiture avec les slogans de l'émission; les six chaînes de télé la diffusent en intégralité; les dons par personne sont plus importants qu'en France...) que l'on peut comprendre la volonté de ne pas choquer. Mais les enfants malades, eux, je suis sûr qu’ils préfèreraient recevoir cet argent pour leurs soins, peu importe d’où il vient. Pas vrai?
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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 19:47
Ces cinq jours autour de La Serena auront aussi été l’occasion de voir des choses insolites. J’ai par exemple aperçu depuis le bus la tombe de Ben Laden. Peut-être une plaisanterie. Peut-être un homonyme, exilé à Coquimbo comme d’autres Palestiniens.

Une autre chose qui m’a surpris, c’est l’utilisation du cactus. Le cactus, cette plante d’apparence si austère, est pourtant un bienfait pour les Chiliens du nord. J’avais appris dans l’Atacama qu'il s'agit en fait d'un arbre. J'avais omis, à l'époque, d'expliquer que l'on se sert de son bois pour fabriquer portes, charpentes et toutes sortes d’objets.


Autour de La Serena, on utilise les cactus comme clôture naturelle pour délimiter les propriétés, en les alignant à la manière de nos haies de buissons. Il faut qu'ils sont extrêmement fréquents, et que c'est à peu près la seule végétation qu'on trouve dans la région (en dehors de la côte et des quelques vallées fertiles). Malheureusement, je n’ai pas pu prendre de photos de ces drôles de clôtures. Mais voici à quoi ressemble le paysage dans la région:

cactus-01.jpg

Et puis surtout, les pingouins des Islas Damas utilisent les cactus pour y faire le nid, se protégeant ainsi des prédateurs comme les lions de mer ou les vautours. Les pauvres oiseaux, courts sur pattes et maladroits, gravissent et dévalent les hautes falaises pour aller de la mer au nid. Et parfois, ils tombent et roulent en boule. Pas facile, la vie de pingouin!

Mais le plus étonnant, c’était ça:


insolite-4.jpg

Allez, une autre petite devinette. Si quelqu’un est capable de me dire de quoi il s’agit, il aura une petite récompense. Tout le monde peut jouer, à condition de ne pas être allé dans la vallée d’Elqui. Je donnerai la réponse la semaine prochaine. Ca vous laisse le temps de vous creuser le ciboulot et de jouer plusieurs fois!

Et pour finir, je vais vous faire rêver: au total, pour un voyage de deux fois 500 kilomètres, cinq jours et quatre nuits dans un B&B de qualité de La Serena, deux excursions avec guide d’une journée entière, un bon resto, une soirée à l’observatoire, plus les souvenirs et cadeaux, on en a eu pour moins de 150 euros chacun. Elle est pas belle la vie au Chili?

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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 19:27
Après la chaude et aride vallée d’Elqui, changement d’atmosphère avec les Islas Damas, à 120 kilomètres au nord de La Serena. Quand nous arrivons en face des îles, le temps est assez nuageux, il fait assez froid. Mais au large, c’est carrément un bloc de brouillard opaque. On ne voit pas les îles, on distingue seulement une forme inquiétante, presque fantômatique, qui émerge de l’épais nuage.

arriv--e----Punta-Choros-1.jpg
C’est sur ces austères îlots rocailleux que se trouve la Réserve nationale Pingüinos de Humboldt. Elle abrite quelque 4.000 pingouins, une importante colonies de lions de mers, des cormorans, des fous de bassan, des loutres de mer, des vautours… Des dauphins viennent pêcher à proximité, et l’on peut quelquefois y observer des baleines. Oui oui, vous avez bien lu, des pingouins et des baleines à quelques centaines de kilomètres des tropiques!


Comment est-ce possible? La région de La Serena a un climat très particulier. Alors que la ville se trouve à seulement 30 degrés au sud de l’Equateur (l’équivalent de Porto Alegre au Brésil, de Durban en Afrique du sud, ou encore de Sydney en Australie), il n’y fait jamais plus de 25°C, et c’est très nuageux. Toute la région est chaude et semi-désertique, mais la côte est refroidie par le courant marin de Humboldt, un courant froid venu de l’Antarctique qui atteint les 100 kilomètres de large en face de La Serena.

Or cette région est l’un des endroits où il y a le moins de distance entre la mer et la cordillère. Ce qui fait que l'air froid amené par le courant de Humboldt et l’air chaud et sec de l’intérieur des terres s'entrechoquent violemment. Entre les deux, une forte différente de pression atmosphérique, ce qui a pour effet de former, tous les matins, la camanchaca, une épaisse couche de nuages qui s’estompe en début d’après-midi.

en-route--3.jpg
En gros, la région de La Serena, au pied des Andes, est chaude et semi-désertique, et presque toujours ensoleillée. Sauf le long de la côte, la plupart du temps couverte de nuages, et froide. Si bien qu’à certains endroits, il pleut presque autant qu’en Patagonie! Etrange paradoxe! Et si l’on redescend vers Valparaiso, 400 kilomètres plus éloigné des tropiques, on retrouve des températures un peu plus élevées, et un climat méditerranéen. Etonnant, non?

Bref, c’est donc grâce à ce courant froid qu’une importante faune marine peut être observée au large de La Serena.


Pour accéder aux îles, il faut monter dans des lanchas, des barques de pêche à fond plat, qui peuvent accueillir une petite vingtaine de personnes. Nous voilà bien équipés, dûment encapuchonnés, coupe-ventés et gilet-de-sauvetagisés. Parés à affronter le Pacifique pour 10 kilomètres de traversée. Sur une si petite embarcation, c’est impressionnant: entre le creux et le sommet des vagues, il y a plus de deux mètres, et notre barque est un peu ballottée par la houle. Et pourtant l’océan est calme. Et on n'est qu'à quelques encâblures de la côte, protégés par les îles…

en-route--4.jpg
Après ces quelques sensations fortes, la lancha s’approche au plus près de l’île, un grand roc de granite difforme posé là tel un iceberg. Soudain, une forte odeur, pas vraiment agréable. Un cri rauque: les lions de mer (ou loups de mer, c'est exactement la même chose). Pas très farouches, ils se prélassent tranquillement sur les rochers, avant d'aller chasser poissons et pingouins (ça arrive; c'est pour cela qu'ils ne vivent pas aux mêmes endroits de l'île).

Isla-Choros---lions-de-mer-12.jpg
Suivront les cormorans, les fous de bassan, puis les pingouins de Humboldt, les plus petits de tous les manchots (40 centimètres environ), très courants au Chili… Ce sera ainsi pendant une heure trente, le temps de longer l’île en s’arrêtant tout près des animaux. Grandiose. Et pour finir, une petite promenade sur la seule plage de l'archipel.

Le Chili a plus de 5.000 kilomètres de côte. Une côte souvent inhospitalière, à pic, rèche, sauvage, mais belle dans son âpreté. Malgré le soleil qui harasse ou malgré la pluie qui glace, malgré le vent qui assèche la peau et ride les yeux. Et quand la roche ciselée au couteau du temps laisse place à quelque rare plage de sable, le vent et les fortes houles du froid Pacifique, dépourvus de clémence, interdisent bien souvent la douceur et la quiétude. Rares sont les anses protégées, rares sont les havres de paix. Cette plage en est une. Et c'est sur cette image que s'arrête ma chronique. A demain, de retour à La Serena.

Isla-Damas-08.jpg
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27 novembre 2007 2 27 /11 /novembre /2007 19:46
La vallée d’Elqui, qui se faufile au milieu des Andes depuis la frontière argentine jusqu’à La Serena, vaut le détour à plus d’un titre. D’abord pour le paysage. Encadrée de montagnes pelées de roches grises, où ne poussent que les cactus, la fertile vallée offre un contraste saisissant.

Valle-Elqui-08.jpg
Etroit écrin de verdure, la vallée est l’un des grands centres agricoles du pays, où l’on cultive notamment la papaye. C’est aussi le premier site de production du pisco, l’alcool national. C’est, enfin, l’un des endroits au monde où le ciel est le plus clair. C’est pour cette raison que plusieurs observatoires internationaux surplombent la vallée. Il est d’ailleurs question d’en construire un nouveau, avec un télescope géant de 12 mètres de diamètre, ce qui représente plusieurs milliards de dollars.

La ville de Vicuna, au cœur de la ville, a construit un petit observatoire spécialement pour les touristes, sur le cerro Mamalluca. Ils doivent se contenter de télescopes d’une trentaine de centimètres, mais c’est déjà pas mal pour observer la Lune et les planètes du système solaire.

Lune-1.jpg
Pour éviter la pollution lumineuse, les villages de la vallée ont été équipés d’ampoules spéciales, de lumière jaune, moins gênantes pour l’observation. Et c’est tout bénéf, puisque la facture d’électricité de la ville de Vicuna a baissé de moitié! Et pour récompenser la municipalité de ces efforts, la Fondation états-unienne pour la science lui a offert un télescope, l’un de ceux qui sont utilisés aujourd’hui pour les touristes!

La nuit est certes magnifique au-dessus de la vallée d’Elqui, mais franchement, si vous allez au Chili et comptez regarder les étoiles, il est plus intéressant d’aller observer le ciel à San Pedro de Atacama. Il y a là un astronome français érudit et sympathique, qui invite à observer les étoiles depuis son jardin, en plein désert, autour d’un chocolat chaud, et parle notamment des différentes mythologies selon les civilisations. Passionnant.

La NASA est également venue jusqu’au fond de la vallée d’Elqui pour étudier le site de Cochiguaz. Ce village coincé entre les montagnes arides est le fief d’une communauté New Age, qui affirme que l’endroit concentre l’énergie cosmique. Que diable est venue y faire la NASA? Des études très sérieuses: ses chercheurs ont en effet mesuré que c’est l’un des sites sur Terre qui concentre le plus d’énergie électro-magnétique.

Mais revenons sur terre, sur la terre où l’on cultive le pisco (celui-ci est jeune, les plus anciens prennent une couleur ambrée).

PISCO.JPG
La boisson nationale chilienne (et péruvienne) tirerait en fait son nom d’un dialecte indien, et signifierait «petit oiseau». Il y a toujours un vif débat entre Chiliens et Péruviens, qui se disputent la paternité du produit. Il est vrai que la ville de Pisco est située au Pérou, mais ce seraient les descendants des conquistadores qui auraient élaboré le pisco, pas les Péruviens en particulier. Quant aux Chiliens, ils ont triché: il y a une soixantaine d’année, le village de La Union, dans la vallée d’Elqui, a été rebaptisé Pisco Elqui pour faire la promotion du produit.

Bref, laissons-les donc débattre entre eux, et parlons du pisco lui-même. La vallée d’Elqui, avec son climat aride, permet aux raisins (cépage moscatel, ce qui veut dire muscat si je ne m'abuse) de produire beaucoup de sucre grâce à l’ensoleillement très important. Ce qui permet d’obtenir, après fermentation du raisin en fût, un vin à forte teneur en alcool. Il est ensuite distillé en alambic. Il en sort un alcool de raisin à 70°, incolore, que l’on coupe avec de l’eau pour le faire descendre à 40° environ. La mixture est ensuite vieillie en barrique de chêne, entre quatre mois et deux ans.

chais-5.jpg
C’est en gros le même principe que pour faire le cognac, à deux-trois choses importantes près: l’eau-de-vie est distillée deux fois pour le cognac, ce qui permet d’éliminer un maximum de bactéries et d’impuretés, et de faire baisser le taux d’alcool sans couper le produit avec de l’eau. Et puis surtout, le plus basique des cognacs vieillit toujours plus de deux ans. Un cognac XO (haut-de-gamme) vieillit entre 15 et 20 ans, et certains passent plus d’une vie humaine en chai de vieillissement.

Le pisco constitue donc un alcool fort, plus proche au goût du rhum que du cognac. Mais la composition est pratiquement la même, ce qui en fait un alcool plus sain que la vodka ou le whisky. Au Chili, le cocktail typique est le pisco sour, un mélange de pisco, de sucre, de jus de citron et de blanc d’œuf. Les jeunes, eux, le mélange avec du caca-cola, ce qui donne le Piscola. Ca ressemble fortement au whisky-cola, mais ça fait un peu moins mal à la tête le lendemain.

Il y en a une qui n’en buvait pas, c’est Gabriela Mistral.

Gabriela-Mistral.jpg
Premier auteur sud-américain à obtenir le Nobel de littérature (précédent Pablo Neruda), cette modeste maîtresse d’école a vécu son enfance à Montegrande, un village reculé de la vallée d’Elqui. Malgré une carrière de diplomate qui l’a amenée à voyager de par le monde, malgré sa lutte pour le droit des femmes, malgré son talent reconnu, cette grande poètesse a toujours vécu humblement. Sa discrétion (et peut-être aussi le fait d’être une femme) lui vaut d’être nettement moins connue que Neruda en dehors des frontières chiliennes.

Gabriela Mistral, née et élevée dans un village perdu du Chili, partie de rien, a fait son petit bonhomme de chemin et a mené une vie exemplaire, sans jamais renier ses valeurs et ses racines. Et rien que pour cela, je lui tire mon chapeau et ma plume. Qui est d’ailleurs tarie pour aujourd’hui. Demain, on jette l’encre sur les îles Damas, à la découverte des pingouins, lions de mer et autres animaux marins.
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 20:13
Je reviens d’un petit voyage de cinq jours à La Serena, à la limite entre le centre et le nord du Chili, à 500 kilomètres au nord de Santiago. J'en ai ramené pas mal de choses à raconter et beaucoup de photos. C'est parti pour quatre carnets de route, jusqu'à jeudi.


La Serena et sa voisine Coquimbo ressemblent un peu à Vina del Mar et Valparaiso. Dans les deux cas, ce sont deux grosses villes qui se touchent, mais sont très distinctes. Coquimbo, tout comme Valparaiso, est un port aux maisons bariolées qui s’entassent sur une colline surplombant la baie. La Serena, à l’instar de Vina, s’étale à l’embouchure d’une vallée et possède une longue plage rectiligne au bord de laquelle s’amoncellent les résidences estivales, restos et bars. Et le phare le plus célèbre du Chili, peinturluré à neuf.

phare-4.jpg

Par ailleurs, Vina del Mar est au nord-est de Valparaiso; La Serena est au nord-est de Coquimbo. Et dans les deux cas, il existe
une certaine rivalité entre la ville portuaire et la cité balnéaire.

La seule grande différence, selon moi, c’est l’histoire. Vina del Mar a été fondée plus de trois siècles après Valparaiso, et a d’emblée servi de lieu de villégiature. La Serena, au contraire, est riche d’histoire: c’est la
deuxième ville la plus ancienne du Chili, et elle possède, entre autres, une quantité importante de vieilles églises de style espagnol. Fait rare au Chili, elles sont en pierre. La plus intéressante est celle-ci, avec son étonnant clocher.

--glise-Santo-Domingo-1.jpg

Juste en contrebas, on trouve un
jardin japonais, le Kokoro No Niwa (Jardin du cœur), cadeau de Tokyo au titre de l’amitié nippo-chilienne. L’endroit est coquet, et selon la tradition japonaise, la plupart des différentes pièces visent à reproduire en miniature des sites naturels. Bon, pas la photo que j'ai choisi. Mais c'est parce que j'aime beaucoup la pagode.

jardin-japonais-03.jpg

Mais malgré l’entrée payante, on y trouve comme sur tous les espaces verts chiliens des adolescents se faisant des papouilles dans l’herbe.
D’où le nom du jardin, peut-être… Il y a aussi des cygnes pas du tout farouche que l'on peut presque caresser. Mais moi je ne m'y risquerais pas. Ca peut mordre fort, un cygne!

Malgré tout ce que je viens de vous montrer de La Serena, la ville portuaire de Coquimbo, plus typique avec ses maison bigarrées et ses pêcheurs, reste sans doute plus intéressante et pittoresque. Notamment parce que c’est une ville cosmopolite, où l’on trouve une
importante diaspora palestinienne. Une mosquée a d’ailleurs été érigée sur l’une des collines.

Coquimbo-4.JPG

Evidemment, le minaret n'a pas le style des plus belles mosquées d'Istanbul, mais l'ensemble est joli, non?

En face d’elle, dominant la ville et la baie, l’imposante (et kitsch)
Croix du troisième millénaire, une tour de béton de 90 mètres construite pour l’an 2000 -dont La Serena est jalouse. Le site comprend une église, un musée, et un ascenseur pour le mirador situé en haut de la croix. Il semblerait qu’une synagogue soit aussi en projet, mais pas juste à côté. C’est quand même pas l’Esplanade des mosquées de Jerusalem!

Coquimbo-2.JPG

(Pardon pour la mauvaise qualité de la photo, je l'ai prise depuis le bus). Mais le plus intéressant dans cette région, ce ne sont pas ces deux villes rivales, mais la vallée de Elqui. Je vous raconte ça demain.
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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 20:20
On l’a vu, le réchauffement climatique n’est pas notre seule épée de Damoclès. La dégradation des terres, la raréfaction de l’eau, la pollution sont trois problèmes cruciaux. Or les émissions de gaz polluants ne ralentissent pas. Or la production chimique mondiale devrait augmenter de 85% au cours des 20 prochaines années. Or la population mondiale va continuer de croître, si bien qu’il faudra bientôt deux Terres pour subvenir aux besoins de tout ce monde – à moins de changer radicalement de mode de vie.


Pollution de l'air et couche d'ozone

La communauté internationale a certes mis au point un traité de réduction des gaz à effet de serre (le protocole de Kyoto) ainsi qu'un commerce du carbone innovant et des marchés de compensation carbone. C’est bien, mais loin d’être suffisant.

Dans les pays développés, la hausse des revenus et le nombre croissant de foyers entraînent une production et une consommation non durables, une consommation d'énergie plus élevée, une mauvaise qualité d'air urbain et des problèmes de transport. L'aviation a ainsi connu une hausse de 80% des distances volées entre 1990 et 2003. On estime que plus de deux millions de personnes meurent prématurément chaque année en raison de la pollution de l'air.

Au cours des 20 dernières années, la communauté internationale a réduit de 95% la production de produits chimiques qui abîment la couche d'ozone. Malgré cela, il faudra sans doute un demi-siècle supplémentaire pour que la couche d'ozone se reconstitue. Certains gaz à effet de serre peuvent persister dans l'atmosphère jusqu'à 50 000 ans. Par ailleurs, le trou au-dessus de l'Antarctique est maintenant plus grand que jamais, permettant aux rayons solaires ultraviolets nocifs d'atteindre la Terre.

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Climat et montée des eaux

Les températures moyennes mondiales ont augmenté d'environ 0,7ºC depuis 1906. L'estimation pour la hausse au cours de ce siècle est de 1,8ºC à 3ºC supplémentaires. Certains scientifiques pensent qu'une hausse de 2ºC de la température moyenne mondiale au-dessus des niveaux préindustriels est un seuil au-delà duquel la menace de dégâts majeurs et irréversibles devient plus plausible. Fait sans précédent, les températures moyennes dans l'Arctique augmentent deux fois plus rapidement que dans le reste du monde.

La hausse du niveau des mers par l'expansion thermique de l'eau et la fonte des glaciers et des calottes glaciaires se poursuivra dans le futur proche, avec des conséquences potentiellement dévastatrices: plus de 60% de la population mondiale vit à moins de 100 kilomètres de la côte.

L'acidification croissante des océans et la hausse des températures affecteront sans doute aussi la sécurité alimentaire. La diarrhée et la malaria seront plus répandues. Et se rapprocheront des pays développés jusque là épargnés. Et comme dit le directeur de la Malaria Foundation international, la malaria, "c'est comme si on chargeait sept Boeing 747 chaque jour et qu'on les fît délibérément s'écraser sur le Kilimandjaro".

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Espérances

Outre Kyoto, outre la réduction des gaz nocifs pour la couche d’ozone, la communauté internationale a quelques point positifs à son actif. Elle a favorisé l’augmentation des zones terrestres protégées (comme les parcs nationaux) qui couvrent environ 12% de la Terre, et créé de nombreux instruments importants qui couvrent des questions allant de la biodiversité et la désertification au commerce des déchets dangereux, en passant par la modification des organismes vivants. Mais pour les problèmes les plus graves, elle manque encore de solutions.

Il faut déplacer l'environnement depuis la périphérie vers le centre du processus de prise de décision politique: l'environnement pour le développement, et non un développement obtenu au détriment de l'environnement. C’est ce que préconise un Nicolas Hulot, par exemple.

La solution, à mon avis, viendra des entreprises, du pouvoir économique et financier. La destruction systématique des ressources naturelles a en effet atteint un niveau auquel la viabilité de nos économies est en danger, et auquel la facture que nous passons à nos enfants peut se révéler impossible à payer. Nos dirigeants en prennent peu à peu conscience. C’est heureux, mais ce serait bien qu’ils mettent les gaz accélèrent la vapeur.
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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 20:05
Alarmant rapport de l'ONU


Le monde a radicalement changé en vingt ans. Depuis 1987, la population a augmenté de 3%, les échanges commerciaux ont été multiplié par trois, alors que le revenu moyen par habitant a stagné. La quantité de terre par habitant est environ un quart de ce qu'elle était il y a un siècle, et devrait baisser à un cinquième du niveau de 1900 d'ici 2050. Ces chiffres sont extraits du tout récent rapport GEO-4 des Nations-Unies sur l’état de la planète. Tout ce qui suit, je l’ai tiré du rapport. Il n’y a pas de quoi se réjouir, mais c’est important de le diffuser.

On se heurte aujourd’hui à un problème vital: la quantité de ressources nécessaires pour faire vivre l’humanité dépasse les ressources disponibles... l'empreinte de l’homme est de 21,9 hectares/personne, alors que la capacité biologique de la Terre est, en moyenne, seulement de 15,7 ha/personne... Concrètement, c’est comme s’il y avait quinze parts de gâteau pour 21 personnes. Donc soit on diminue le volume de chaque part, soit six personnes doivent dire adieu à leur part.

Or pour l’instant, ce n’est pas ce qu’il se passe, et l’humanité continue donc à épuiser ses ressources. Cela se traduit notamment par:
- La perte de terres fertiles par le biais de la dégradation et des cultures trop intensives, ce qui met également en danger la biodiversité;
- La baisse de la quantité d'eau douce;
- La diminution du stock de poissons (la consommation de poisson a plus que triplé entre 1961 et 2001, alors que les prises ont stagné ou légèrement décliné depuis les années 1980);
- Le risque que la détérioration de l'environnement ne franchisse des points de non retour.

poisson.jpg

Dégradation des terres

En Afrique, la dégradation de la terre et la désertification constituent des menaces certaines: la production alimentaire par habitant a baissé de 12% depuis 1981. Des subventions agricoles injustes dans les régions développées continuent à freiner l'augmentation du rendement des cultures. En Argentine par exemple, des producteurs de maïs meurent de faim parce qu’ils doivent vendre toute leur production à très bas prix, afin de produire des biocarburants.

Depuis 1987, l'expansion des terres cultivées a ralenti, mais l'intensité d'utilisation de la terre a augmenté de façon dramatique. Un hectare de terre cultivée, qui avait alors un rendement moyen de 1,8 tonnes, produit aujourd'hui 2,5 tonnes. Or une utilisation trop intensive de la terre entraîne sa dégradation, une menace aussi grave que le changement climatique. Elle affecte près d’un tiers de l'humanité, par le biais de la pollution, de l'érosion des sols, de l'épuisement des nutriments, du manque d'eau, de la salinité et du bouleversement des cycles biologiques.


Biodiversité en danger

Les changements de la biodiversité actuelle sont les plus rapides dans l'histoire de l'humanité. L'extinction des espèces se produit à une vitesse 100 fois supérieure à celle indiquée par les fossiles. Le commerce de la viande de brousse dans le bassin du Congo est estimé comme étant six fois supérieur au taux durable.

Parmi les groupes vertébrés qui ont été complètement évalués, plus de 30% des amphibiens, 23% des mammifères et 12% des oiseaux sont menacés. Les populations de vertébrés d'eau douce ont décliné en moyenne de presque 50% de 1987 à 2003, beaucoup plus vite que les espèces terrestres ou marines.

L'introduction d'espèces étrangères ou exotiques est un problème croissant. Un invertébré marin, introduit par accident en 1982 par des bateaux provenant de la côte Atlantique des Etats-Unis, contrôle désormais l'écosystème marin de la Mer Noire et son influence sur les stocks de poisson a coulé 26 sociétés de pêche commerciale en 1992.

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Eau toujours plus rare

L'irrigation consomme déjà environ 70% de l'eau disponible, alors que les réserves d'eau douce diminuent. D'ici 2025, l'utilisation d'eau devrait augmenter de 50% dans les pays en voie de développement et de 18% d'ici le monde développé. 10% des plus grandes rivières du monde n'atteignent pas la mer pendant une partie de l'année à cause de l'irrigation. Selon GEO-4, "Le fardeau croissant de la demande d'eau deviendra intolérable dans les pays qui connaîtront une pénurie d'eau."

La qualité de l'eau décline aussi, car elle est polluée par des pathogènes microbiens et des nutriments excessifs. L'inquiétude va croissant au sujet des déchets issus des produits d'hygiène personnelle et des produits pharmaceutiques tels les analgésiques et les antibiotiques. Ils constituent un danger potentiel important sur les écosystèmes aquatiques. Or la contamination de l'eau reste la cause la plus importante de maladie et de décès à l'échelle mondiale. Dans les pays en voie de développement, trois millions de personnes meurent chaque année de maladies hydriques, la plupart ayant moins de cinq ans.
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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 18:00
Demain c'est la sainte Cécilia. Vous pariez combien que c'est un prétexte suffisant pour qu'on voit encore sa tête dans les médias?
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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 19:59
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Vous aurez trouvé (je suppose!) en voyant la photo la réponse à la devinette: ces drôles de paniers en fer forgé ne sont ni des paniers de basket artisanaux, ni des boîtes à colis, ni des abris pour les petits oiseaux. Ce sont des poubelles.

Il y a très peu de conteneurs individuels en plastique comme les nôtres au Chili. On peut donc acheter des paniers percés de ce type dans les magasins type Mr. Bricomachin, ou les faire soi-même. Ce qui explique la grande diversité de modèles que l'on peut voir dans les rues, en y prêtant attention. Personnellement je trouve ça plus agréable que nos poubelles à nous.

Quant à ceux qui n'ont pas de poubelles, ils attachent généralement les sacs de déchets aux branches d'arbre, ou au grillage de leur maison, pour éviter que les chiens errants en quête de nourriture ne les éventrent. Ce qui, malheureusement pour nos nez, arrive fréquemment. Mais tant mieux pour les toutous!
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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 20:31
Mille pesos (1,50 euro). C’est le budget que les députés chiliens ont voté pour financer le Transantiago. Oui oui, vous avez bien lu, 1.000 pesos pour financer jusqu’à avril prochain le fonctionnement du réseau de bus de Santiago. Ca devait arriver, tant le système est un foirage total qui a déjà coûté des milliards (de trop) et la tête de plusieurs ministres. Mais là, on frise quand même le ridicule. Imaginez si la RATP devait fonctionner pendant quatre mois avec un budget d'1,50 euro...

Tout ça à cause d'un groupe de députés centristes, officiellement alliés à la gauche (leur parti a plusieurs ministres), qui ont rejeté le projet de loi de finances du gouvernement, avec la droite. N’oublions pas que même s’il n’est jamais pouvoir, c’est toujours le centre qui fait pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Ca sent le retournement de veste mesquin, car à cause de ce même Transantiago, la droite remonte dans les sondages. Et donc, en vue des prochaines échéances électorales, il serait peut-être judicieux de virer de bord. Mais, coquin de sort! A l’instar d’un certain François B., les centristes dissidents se tirent une balle dans le pied. Car les Chiliens ne sont pas stupides, et ils savent que malgré tous ses défauts, le Transantiago a besoin de l’argent de l’Etat. Ce qui risque donc d’arriver aux députés adeptes du retournage de veste, c’est que les électeurs les accusent de mettre des bâtons dans les roues du système de bus, et que ça leur retombe sur le dos. Et qu’au final, ce soient eux, les centristes dissidents, qui s'en prennent une (de veste).

Et puis tiens, un sondage publié hier au Chili conclut que seulement 12% des sondés disent faire confiance aux partis politiques. Etonnant, non? Les pompiers et les policiers, eux, gardent une cote de popularité à rendre notre Iznogoud vert de jalousie.

*Hallali: Cri des chasseurs ou sonnerie de la trompette annonçant que le cerf est aux abois. Dans le cas présent, ce sont les chevaux-moteurs qui sont aux abois.

Et puisque personne n'a trouvé la réponse à la devinette, je ne la donnerai que mardi soir. En attendant, vous pouvez rejouer! Le premier à donner la bonne réponse recevra par e-mail un peu de musique chilienne...
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