Mais Don Francisco, le patron du Téléthon chilien, véritable phénomène de société et de télévision, a déclaré que c’est moralement inacceptable. Il ne peut accepter que de l’argent issu de la prostitution, donc «sale et illégal» selon lui, soit versé à la fondation.
C’est ballot, Maria Carolina aurait très bien pu ne rien annoncer et verser l’argent récolté pendant ces 27 heures de travail au Téléthon, anonymement. Mais cette grand-messe télévisuelle est tellement médiatique au Chili que tout le monde en profite pour faire sa promo. Les grandes entreprises le font en apportant leurs ridicules chèques de deux mètres de large à l’heure du prime-time, pour bien montrer comment elles sont généreuse. Pourquoi une travailleuse du sexe ne ferait-elle pas de même?
Je crois qu’il y a beaucoup d’hypocrisie derrière tout ça, de la pudibonderie aussi. Mais le Chili reste un pays conservateur, et le Téléthon est un événement tellement important et fédérateur (une semaine à l'avance, les gens peinturlurent les vitres de leur voiture avec les slogans de l'émission; les six chaînes de télé la diffusent en intégralité; les dons par personne sont plus importants qu'en France...) que l'on peut comprendre la volonté de ne pas choquer. Mais les enfants malades, eux, je suis sûr qu’ils préfèreraient recevoir cet argent pour leurs soins, peu importe d’où il vient. Pas vrai?