Dans le petit monde de Global Inc, il m'arrive parfois d'avoir des rencontres avec les clients. Le client, le graal qui nous donne du travail et fait tourner notre petite entreprise qui ne connaît pas la crise. Le client, il faut le choyer. Montrer patte blanche et costard-cravate, lui présenter nos "bonnes pratiques", notre sérieux et notre savoir-faire, notre enthousiasme, et... l'emmener dans les bons restaurants. Sérieux mais souriant. Professionel mais convivial. Avec un verre de vin, c'est encore mieux.
Mais ce qui compte vraiment, ce sont les afters. Quand vous emmenez le client au resto le soir, et plus si affinités. Lui, il a fini sa journée, il est content, et il compte bien profiter de sa soirée. Toi, tu te dois de garder la tête froide. C'est un client, il faut bien se comporter en toutes circonstances. Donc éviter de boire, par exemple. Et c'est là que ca devient intéressant. Parce qu'à ce moment-là, le client est détendu. Il se laisser aller à prendre quelques verres. Soudain ce n'est plus un client, il redevient un être humain. Il n'est plus cet être important sur son piédestal, qu'il faut choyer et courtiser. Le client, c'est une personne comme tout le monde. Quelqu'un qui fait caca comme vous et moi. Tout pareil. Il n'y a pas de quoi être impressionné. Pas de quoi stresser au point de faire la peau à une bonne couche de stick large Mennen 24h en à peine deux heures.
Donc, on se retrouve soudain dans la situation inverse. Durant la journée, c'est le client qui domine, dicte ce qu'il veut obtenir. Mais le soir, il se laisse aller et dépend entièrement de toi (surtout s'il ne parle pas la langue du pays où il se trouve!). Renversement des rôles, c'est toi qui contrôle la situation. Si tu te débrouilles bien, après trois verres, c'est ton meilleur pote. Et c'est à ce moment-là qu'il faut négocier, et obtenir ce que tu souhaites. Le client, il est heureux, il a bien mangé et bien bu, il est prêt à t'accorder ce que tu lui demande. Ou presque. Je vous passe les détails...
Mais le plus difficile, c'est de rappeler au client, le lendemain, tout ce qu'il t'a promis lorsqu'il avait 3 grammes d'alcool dans le sang. Pour ca, je n'ai pas encore la recette miracle. Et très honnêtement, le jour où je l'aurai, je ne sais pas si je la rendrai publique. C'est une recette bien trop précieuse. Comme l'omelette aux truffes. Faut pas d...onner, non plus!