Nous autres Francais, nous avons un problème (enfin, on en a plusieurs, mais je veux parler de l'un d'entre eux en particulier). Nous sommes champions pour critiquer. Mais nous n'avons pas exactement la culture d'aller au-delà de la critique et de chercher des solutions. De là, peut-être, nous vient ce négativisme qui nous caractérise. Je n'invente rien: il y a plein d'études qui indiquent que les Francais sont parmi les plus grands consommateurs d'antidépresseurs et de psychothérapistes, parmi les plus pessimistes, etc.
Pire encore: en plus de cette manie de se plaindre sans vraiment chercher comment améliorer les choses, le cynisme de notre époque tend à décourager ceux qui, en plus de pointer du doigt les problèmes, tentent d'aller de l'avant. Les donneurs de lecon, on les appelle. Et ca touche tout le monde: politiciens, journalistes, philosophes ou tout autre leader d'opinion, mais aussi les personnes lambda qui émettent leur opinion.
Ce que l'on reproche aux donneurs de lecon, entre autres, c'est qu'il est facile de disserter et de discourir, mais que ce n'est pas ca qui fait avancer le schmilblick. Et puis pour qui il se prend, celui-là, pour penser qu'il est la voix de la sagesse? C'est irritant, Monsieur-Je-Sais-Tout! Certes, mais ceux qui critiquent les donneurs de lecon ne font pas plus avancer les choses. Au contraire, ils battent en brèche les bonnes intentions. Très constructif!
Suis-je un donneur de lecon pour mettre le doigt sur ce phénomème franco-francais? Peut-être. Mais si c'est le cas, je l'assume et j'en suis fier. Car il serait temps que cette attitude stupide change. Car la critique qui n'amène à rien à uniquement pour effet de propager amertume et frustration. Alors s'il-vous-plaît, moquez les donneurs de lecon autant que vous voulez, mais accordez un peu de crédit à leurs idées et à leur tentative de faire bouger les choses. Ce serait un bon début.