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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 20:47
L’autre jour je cherchais un blog qui s’appelle Colamaya, ou le blog de Colamaya, je ne sais pas trop, sur Gougueule. Et je me suis rendu compte avec effarement que colamaya est une transcription phonétique approximative de colin-maillard (d’ailleurs je ne connais pas l’origine de ce nom, faudrait que je demande à Réponsatout). J’ai retrouvé le terme sur pas mal de blogs d’ados, et j’ai l’impression que la plupart ignorent l’orthographe d’origine. J’en déduis donc que c’est une nouvelle conséquence du langage SMS

Je sais, je fais peut-être vieux con, mais je tiens à l’orthographe et à la richesse de la langue française. Les mots sont beaux et puissants quand on sait s’en servir, il serait dommage de perdre ce pouvoir-là. Ceci dit, ce que je préfère, ce sont les expressions argotiques et les néologismes comme “exilophone”.

A part ça, si quelqu’un connait le blog Colamaya, merci de me le signaler…

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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 21:25
J’ai peur.

Non, ce n’est pas l’élection de Nicolas Sarkozy qui me fait peur. Quoiqu’il y a des raisons d’avoir peur de notre… argh! Je n’arrive pas à écrire «notre nouveau président» sans prendre un temps d’arrêt. J’ai peur de ce que je viens de lire dans Le Monde.

Suite à la tuerie de l’université de Virginia Tech, aux Etats-Unis, des scientifiques tentent de mettre au point des méthodes qui permettraient d’anticiper les pensées en observant l’activité du cerveau. Chaque pensée active des parties distinctes du cerveau selon un schéma propre. Si les chercheurs parviennent à identifier des schémas communs à de nombreux individu et à les interpréter par simple IRM, ils pourront quasiment lire dans les pensées. Le but serait, évidemment, de pouvoir utiliser ce système pour débusquer les terroristes et délinquants potentiels. Mais il y aurait tant de dérives possibles…

Si cela arrive, c’est pire que Big Brother. Pensez donc: avec les techniques modernes, on peut localiser n’importe quel individu à n’importe quel moment, on peut le garder sous surveillance vidéo et analyser ainsi son comportement, on peut entrer dans ses emails, on peut lui faire dire la vérité contre son gré, on peut connaître son patrimoine génétique... Si on le voulait, on pourrait contrôler tous ses faits et gestes. Le seul espace vierge de toute incursion, c’est le cerveau, la pensée. Si l’on arrive un jour à pouvoir traduire la pensée d’un individu, c’est la fin de tout. La fin de la liberté de pensée, la fin de l’identité propre à chacun. On va dire que je suis alarmiste, mais je préfère être alarmiste qu’ouvrir les bras béatement au «progrès». Ce n’est plus de la science-fiction, c’est la réalité de demain.

Je repense aux propos de Nicolas Sarkozy sur l'origine génétique (selon lui) de la pédophilie, et de la délinquance (si vous l'avez raté, revoici l'excellent article du Monde sur le blog de Christophe). La communauté scientifique s’est offusquée, mais la recherche génétique a encore beaucoup à découvrir. Et je crains que ce type de gène, lié à la personnalité, soit un jour découvert.

Vous voyez où je veux en venir? Si Sarkozy avait raison, ce serait la porte ouverte à des politiques inacceptables: prélèvement d’ADN de chaque nouveau-né et de chaque parent d’enfant en bas-âge, ce qui permettrait de mettre en place un contrôle des naissances dans les familles génétiquement «à risque». De là, reconduction à la frontière de tous les immigrants tolérés dont les familles seraient «à risque». Et pire, cela permettrait de faire passer la pilule auprès de l’opinion pour renforcer ces recherches pour apprendre à décrypter la pensée.

Pessimiste, moi? Parano? Non, seulement inquiet face à cette société de plus en plus apeurée que je vois autour de moi. Or une société qui a peur, c’est le terreau de l’instabilité politique, des extrêmes, des erreurs, des atrocités… c’est la porte ouverte à l’autoritarisme, à la répression. Je peux vous donner des exemples.

Et pourtant, j’espère. J’espère qu’on n’en arrivera pas jusque là.

Et j’espère que Sarkozy ouvrira le gouvernement au centre comme il l’a promis. J’espère que l’UMP ne sera pas majoritaire aux élections législatives. J’espère qu’il sera, comme il l’a promis dimanche soir, le président tolérant de tous les Français, et pas l’homme de droite et de poigne que l’on connaît. J’espère qu’il arrêtera de menacer les cadres des grands médias s’ils le critiquent trop, qu’il ne durcira pas l’activité policière (ou tout au moins, sans renforcer la justice en contrepartie).

J’espère.


(Au fait : je ne suis pas fan de Florent Pagny)
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 20:10
Dimanche matin, alors que la France votait, la terre a tremblé au Chili. 6,2 sur l'échelle de Richter dans la région d'Aysen, au sud du pays. 6,2 ça veut dire, concrètement, des fissures de plusieurs centimètres dans les rues, les maisons les plus vétustes effondrées, et huit disparus. Ici à Quilpué, on a senti une réplique vers 6 heures du matin. Degré 5. Ca a grondé et tremblé pendant 6-7 secondes, faisant tanguer les meubles et grincer les portes. Je me suis réveillé, et je suis resté calé au fond de mon lit. Degré 5, c'est suffisant pour faire (stu)peur.

Pas de tremb
lements ni de stupeur en revanche en France. Depuis le Chili, j'ai quand même pu voir en direct les réactions des quatre principaux candidats après les résultats. Avec un oeil distancié, plus sans doute que tous les chroniqueurs politiques passionnés.

J'ai vu un Sarkozy satisfait, mais qui à mon avis faisait des efforts pour masquer son excitation. Et qui a parlé une demi-heure avant l’heure prévue, et avant les autres candidats. Toujours pressé, ce garçon, toujours envie d’arriver le premier. Ca risque de lui faire du tort durant la dernière ligne droite avant le 6 mai, je serais pas étonné qu’un jour il pète un plomb et dérape.

Le Pen m’a surpris par son discours très court. Comme d’habitude il a joué la victime de la «manipulation médiatique», mais j’ai le sentiment qu’il n’y croyait plus. C’était sans doute le dernier baroud d’honneur du vieux, et il le sait.

J’ai vu un Bayrou content et combattif, il a de quoi l’être après avoir pratiquement triplé son score de 2002, et apparemment serein alors qu’il se trouve dans une position très délicate: de quel côté va-t-il pencher? Il est à la fois l’homme fort de la situation, puisque de son ralliement peut dépendre le résultat final, mais il est aussi en position de faiblesse: choisir l’un ou l’autre camp, c’est se priver d’une bonne partie de ses électeurs pour les futures échéances. Mais l’homme est intelligent et saura louvoyer sans perdre trop de plumes, je pense.

Et puis Ségolène, pour ne rien faire comme tout le monde, s’adresse à la France depuis son pays mellois. C’est un message, ça. Montrer que la France, ce n’est pas que Paris. Et puis une Ségolène très calme, posée, sans grand enthousiasme qui lit visiblement son texte et parle lentement. On pourrait penser qu’elle fait un discours très ennuyeux, sans aucun charisme. Je crois qu’elle a très bien joué le coup. D’une part, elle est deuxième, pas de quoi sabrer le champagne. D’autre part, n’oublions pas que c’est une ancienne disciple de Mitterrand, la force tranquille. Face à l’agitation sarkozyenne, je crois que Ségolène a voulu montrer son calme, sa tranquillité, un visage rassurant et confiant.

Je crois que Ségolène a raison de vouloir se démarquer par sa personnalité, car maintenant, les deux candidats vont «centriser» leur discours pour récupérer les voix de Bayrou, et c’est donc plus sur le plan de la personnalité, je crois, que va se jouer cette élection. A propos, vous avez remarqué? Jean-Marie Le Pen, tout le monde l’appelle Le Pen. François Bayrou, tout le monde l’appelle Bayrou. Nicolas Sarkozy, tout le monde l’appelle Sarkozy, ou Sarko. Et Ségolène Royal, tout le monde l’appelle par son prénom. Parce que c’est une femme? Je crois plutôt que c’est à cause de son patronyme: Royal, ça sonne pas très républicain, ni démocrate. Et puis ça doit tenir à sa personnalité, aussi. Ce ne sera donc pas un duel Sarkozy-Royal, mais bien un "Ségo-Sarko". Ca sonne bien, pas vrai?
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9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 21:27
Aujourd'hui j'avais envie de vous parler du Chili, et puis je tombe à l'instant sur un article du Monde dont le titre me fait rigoler: "Selon une bactérie, l'Homme est parti d'Afrique de l'Est il y a 58.000 ans".

Ah? Je me rappelle très bien qu'à l'école de journalisme on nous a bien appris à toujours citer nos sources d'information, et d'utiliser les "selon untel" pour rapporter les affirmations de quelqu'un. Donc j'imagine que le journaliste du Monde est allé lui-même interviewer la bactérie en question, et ce qu'elle lui a déclaré était trop incertain à son goût pour qu'il puisse le reprendre à son compte. D'où le "selon la bactérie". Bien.

Ensuite, l'Homme est-il parti d'Afrique de l'Est? Ben non, la preuve c'est qu'il y en a toujours qui y habitent, et que selon nos informations (notez l'emploi du "selon", qui en l'occurrence ne rime à rien puisque je ne cite pas mes sources), selon nos informations donc, il y a toujours eu une présence humaine dans cette région. Donc l'Homme n'est pas parti, il a étendu son territoire. Il a colonisé depuis l'Afrique. Tiens, c'est bizarre, 57.500 ans après, l'Homme a fait l'inverse...

Je pourrais dire que ce que nous dit cette bactérie fait la nique aux racistes puisque cette bactérie nous dit clairement que l'Humanité entière vient d'Afrique. Mais "fait la nique aux racistes", personne ne l'a dit, donc je ne peux pas mettre de "selon machin" devant, et comme ce sont des propos qu'en tant que journaliste plein d'objectivité neutre je ne peux pas assumer, je ne dis donc rien.

Bref, vous aurez compris où je veux en venir, la liberté d'expression des journalistes est souvent bien limitée. La plupart du temps, il est condamné à mettre au conditionnel précédé de "selon..." et avec précaution toutes les idées intéressantes et un peu dérangeantes. Seules les bactéries peuvent dire ce qu'elles veulent.

Petit détail: cette fameuse bactérie qui parle répond au doux nom de "Helicobacter Pylori". Hélicoptère pilori: ça sonne un peu répressif comme nom? Enfin, selon moi...
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5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 14:59
Je viens de voir un sondage sur le site du monde.fr disant que la moitié des sondés préfèreraient que la France ne reconnaisse pas les crimes de la colonisation en Algérie (au moment où j'écris, 51% de 9476 votants). Je n'accorde quasiment aucun crédit aux sondages, mais celui-ci m'a frappé, d'autant venant des lecteurs du monde.fr, a priori plus éclairés et modérés que la moyenne.

En 2007, la France, pays des Droits de l'Homme (mes fesses) n'est toujours pas capable de reconnaître ses erreurs, ses errances? Rien d'étonnant alors que la France ne parvienne toujours pas à accepter l'immigration maghrébine, à éviter les violences dans les banlieues. Si on refuse d'admettre les causes d'un problème, on ne peut pas en affronter les conséquences.


La France n'a rien à craindre d'un tribunal pénal international, il y a prescription. Mais imaginez tous les gouvernements qui auraient été condamnés pour crimes contre l'Humanité si le TPI avait existé au temps de la colonisation! Les colonisateurs n'étaient sans doute pas bien meilleurs que Milosevic... mais on préfère voir inscrit sur les livres d'histoire le "rôle positif" de la colonisation.


Je me rends compte que ce post est mon numéro 69, ce qui m'amène à dire que l'Histoire est cyclique, et que ceux qui se sont fait dominer par le colon ont légitimement le droit de prendre leur revanche
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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 21:03
J’ai un peu suivi depuis le Chili le retour aux affaires d’Alain Juppé, à la mairie de Bordeaux. Et quand j’y pense, je me dis que ce genre de choses, revenir après un an d’inéligibilité tout blanchi, et reprendre sa place comme si de rien n’était, ce serait inadmissible dans pas mal de pays (le Chili y compris, je crois). De ce point de vue, la France ressemble un peu à une République bananière qui permet à des hommes politiques condamnés de revenir aux affaires (Balkany, Juppé, DSK, Emmanuelli…) ou même d’y rester (Chirac lui-même), une République dont le président est ami avec une poignée de dictateurs africains, et décore de la Légion d’Honneur Wladimir Poutine malgré les massacres en Tchétchénie…

Mais si Sarkozy est élu, avec sa poigne de fer et ses CRS, il va nettoyer tout ça. Autrement dit, on va passer passer d’un régime de bananes à un régime bœuf-carottes. Le pire, c’est que Chirac, glouton comme il est, ça lui plaira quand même les bœuf-carottes!
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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 21:31
Vu de loin, la campagne présidentielle en France, c'est assez risible! J'ai l'impression de prendre un bol d'air pur!

Quand je pense que depuis la rentrée 2005, presque tous les jours, les médias français nous bassinent avec les tractations sur la campagne internet du PS, ou sur le duel Villepin-Sarko, maintenant sur le duel attendu Ségo-Sarko? Tout ça c'est de la cuisine politique, ça fait pas avancer le pays pour un sou, et à force ça ennuie quand même pas mal de gens. Le pire, c'est que dans le même temps, ça occulte de vrais sujets intéressants. Mais non, plutôt que de parler de telle nouvelle loi, on préfère s'étendre en conjectures sur les candidats, leurs présupposées chances de réussite, les sondages... et toutes sortes de spéculations stériles.

Dans un autre genre, Raffarin était passé maître dans l'art de détourner l'attention des médias (par exemple sur Di Mattei pendant la canicule de 2004, ou sur Donnedieu de Vabres, RDDV pour les intimes, pendant la crise des intermittents du spectacle) pour faire passer en catimini des lois et réglements bien libéraux qui auraient soulevé la réprobation populaire (bon là j'ai plus d'exemple en tête, mais c'est un fait avéré)

Au fond, ces spéculations, c'est des cancans, c'est pas très différent des discussions de machine à café au bureau, à la pause: ça tourne souvent autour de la probable mutation d'un tel, de la promotion attendue d'un autre... qu'est-ce qu'elles doivent s'emmerder ces pauvres machines à café à entendre toujours les mêmes litanies! La différence c'est que ces discussions-là elles sortent pas de l'entreprise, elles vont s'étaler dans les médias en long, en large, en travers et en profondeur (quoique la profondeur des propos, des fois, faut la chercher?)

Finalement, la façon de parler de la politique aujourd'hui n'est pas très différente de la façon de parler des stars, des people: ce qui compte le plus, ce n'est pas le nouveau film d'Angelina Jolie, c'est son mariage avec Brad Pitt. En politique, ce qui intéresse les gens finalement, c'est de voir comment le couple Hollande-Royal va survivre aux élections et aux pressions. Et pendant ce temps-là la France décline économiquement, les banlieues continuent de s'enflammer et les usines continuent de polluer. Heureusement madame Chirac et ses pièces jaunes nous mettent un peu de baume au coeur, tout va bien!

Tout ça m'ennuie tellement rien que d'y penser que je vais m'arrêter là.
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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 23:53
Après avoir vécu cinq mois en Allemagne, où j'ai rencontré des Américains, Belges, Tchèques, Polonais, Russes, Italiens, Néerlandais, Irlandais, Espagnols... et après avoir passé plusieurs mois au Chili, je commence à avoir une vision assez précise du portrait-type du Français vu par un étranger.

Amélie Poulain nous a fait beaucoup de tort. Alors que le cliché du Français au béret et à la baguette de pain sous le bras qui boit du rouge au son de l'accordéon semblait avoir du plomb dans l'aile, cette bécasse s'en est emparée et en a fait la promotion dans les cinés du monde entier. (quand je suis allé aux States, en 97, on m'a demandé entre autres si je savais ce que c'était qu'un micro-ondes, s'il y avait des ordinateurs en France, si j'avais la télé, ou encore si il y avait d'autres voitures que la Deuche!!!) Mais les gens un peu éclairés savent que tout ça c'est des vieux clichés.


En revanche, nous autre Français avons une réputation qui nous colle à la peau comme de la vieille crasse desséchée: on a la réputation d'être sale, et de pas se laver tous les jours. Effectivement on croise des gens sales et qui puent tous les jours, mais pas plus qu'ailleurs. Mais cette réputation est entretenue par deux choses: les crottes de chien dans les rues, et le métro parisien et ses odeurs souvent infectes. Or c'est quand même une vitrine de la France, quasiment la première chose que voient les touristes étrangers, souvent. Alors qu'au Chili par exemple, le métro (français) de Santiago est tout beau tout neuf tout propre, et même bondé, ça sent pas mauvais à l'intérieur...


Je passe sur la réputation de french lover parce que ça colle pas avec le fait qu'on pue. Et puis aussi parce que personnellement je crois pas en être un, et aussi parce que c'est plus difficile d'apprécier si c'est une réputation méritée ou non (après tout je me suis jamais fait séduire par un french lover, moi...). En revanche le fameux french kiss, ça marche du tonnerre!



C'est-y pas une belle image d'Epinal c'te dessin-là un peu, hein? Manque plus que  le gros rouge dans la poche! Alors on dit merci qui?  Merci Amélie Pouliche!


Ce qui me paraît amusant c'est de confronter les points de vue: pour les Espagnols, les Italiens et les Sud-Américains, nous sommes plutôt froids et distants; pour les Tchèques, Russes et Polonais (en tout cas ceux que j'ai rencontrés), nous somme trop décomplexés; les Allemands trouvent qu'on cherche trop à être brillant et qu'on emberlificote les choses alors qu'il serait plus simple d'être clair et d'aller droit au but; les Hollandais trouvent qu'on est nuls en langues étrangères; et pour les Belges, nous sommes trop... français!Plus généralement, beaucoup nous trouvent très prétentieux.


Avec le recul, en essayant d'être objectif, je dirais que nous ne sommes pas trop froids, mais qu'on sait mettre de la distance, souvent pour de mauvaises raisons, comme montrer qu'on est supérieur. C'est vrai qu'on aime briller, qu'on est prétentieux: vous comprenez, la France, pays des Lumières, des Droits de l'Homme, de l'exception culturelle... Je crois que ça vient de ce temps-là, de l'époque des Lumières, ce XVIIIe siècle où Paris était fameux pour ses salons littéraires et philosophiques. Depuis, les Français n'ont pas cessé de se la péter. D'où la réputation de sentir mauvais.

C'est aussi pour ça qu'on est nul en langues. Le Français moyen est fier de sa langue, de la Francophonie (le français est langue officielle des JO, faut pas oublier!) et puis il aime pas trop les Ricains ni les Anglais ni les Allemands. Na! Et comme dit mon copain Hervé de Bruxelles, le Français moyen « ne parle que français et croit parler d'autres langues mais en fait il n'en connait qu'une: Il ne suffit pas de mettre des "o" à la fin des mot français pour parler italien et des "os" pour parler espagnol ».

Je laisse le dernier mot à Hervé:
« Les Français prennent les Belges pour leurs petits voisins du nord, alors que nous on les prend pour les grands couillons du sud! » Et vive la Belgique!
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12 novembre 2006 7 12 /11 /novembre /2006 22:31

C’était hier le 11 novembre. La France compte ses Poilus. Leur doyen a disparu il y a quelques jours, ça nous fait une belle jambe (sans poils). Ca nous fait une belle jambe parce que les anciens combattants, y’a pas grand monde qui s’en soucie. On a beau nous ressasser qu’on a le devoir de mémoire, qu’on n’a pas le droit d’oublier, afin d’éviter que les horreurs de la guerre se répètent, la majorité des Français de moins de 70 ans s’en foutent (moi y compris). Pourquoi? Parce que c’est du passé, et que le passé ne nous atteint que si l’on est directement concerné. La preuve: ici, au Chili, les médias n’ont pas parlé du 11 novembre à ma connaissance. C’est vrai après tout: c’est peut-être censé concerné l’Humanité entière, mais le Chili en particulier, qu’est-ce qu’il a à y voir avec la Première Guerre mondiale, hmmm?

Donc le 11 novembre, les Français s’en foutraient royalement si ce n’était pas un jour férié. A l'exception notable des habitants du nord
et du nord-est de la France, là où l’Occupation allemande s’est faite le plus sentir, là où ont eu lieu les plus grandes batailles des deux guerres mondiales. En tant que journaliste j’ai assisté à plusieurs cérémonies militaires, la plupart dans ma région des Charentes. En général ça ne déplace pas les foules et ça a souvent un air de réunion solennelle et lugubre du club 3° âge.

En 2004, j’ai travaillé deux mois dans l’Oise, et en si peu de temps j’ai assisté à quatre ou cinq commémorations. Il faut dire que le département a été le théâtre de nombreuses batailles durant les deux guerres, notamment la Bataille de l’Atlantique, le plus vaste assaut aérien de la Seconde Guerre. C’est surtout dans l’Oise qu’a été signée l’Armistice de la Première Guerre (rappelez-vous les cours d’Histoire, le 11/11 à 11h à Rethondes). Et en 1944-45, presque tous les villages du département ont connu leur lot d’exécutions sommaires et arbitraires, «cadeau d’adieu» des Allemands en déroute. Et de temps à autres on retrouve encore des restes d’avion ou d’obus.



Bref, l’Oise a un vécu que n’a pas la Charente, et ici, les commémorations prennent une toute autre valeur. Dans certains villages tout le monde participe, toutes les générations se réunissent et chantent ensemble la Marseillaise. Moi qui ne suis ni amateur de l’armée ni spécialement patriote, je me suis surpris à fredonner la Marseillaise moi aussi, et à ne plus voir ces cérémonies avec le cynisme que j’affichais habituellement. J’imagine que quand on vit dans cet endroit où l’Histoire, le passé est aussi présent, on peut difficilement être anti-militariste. On souhaite la guerre sans doute encore moins que les autres, mais on souhaite aussi une armée forte pour éviter que l’Histoire se répète.

Alors en ce 11 novembre, j’ai pensé aux oubliés: les enfants d’immigrés, auxquels on enseigne la Première Guerre mondiale sans dire un mot de la légion étrangère (plus généralement auxquels on enseigne l’Histoire de France sans jamais parler des anciennes colonies – rappelez-vous la polémique sur le soi-disant «rôle positif» de la colonisation); je pense aux harkis aussi, ardents serviteurs non reconnus d’une Nation qui n’était même pas la leur. Et je pense à mon grand-père, ancien combattant et déporté, avec qui je n’ai jamais pris la peine de parler de ces épreuves. Aujourd’hui c’est trop tard, et je le regrette. C’était mon devoir de mémoire à moi. Je ne l’ai pas respecté. Heureusement qu’on ne fusille plus pour insubordination!

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7 novembre 2006 2 07 /11 /novembre /2006 18:12

L’art appartient à tous, l’art appartient à la rue. Enfermer l’art dans des théâtres, le réserver de facto à une élite, c’est lui couper les ailes, restreindre son public, et surtout lui ôter l’une de ses fonctions principales: la faculté de rassembler les foules, de provoquer la conscience, de révolter. Les élites ont peur de ce pouvoir-là, c’est pourquoi elles font tout pour institutionnaliser lart, le cloisonner, lui faire perdre de sa verve, de son fermet de rébellion.

Depuis la préhistoire l’art vient du peuple. Ca a toujours été l’expression du peuple, de tous. Il doit redevenir une expression populaire, un cinquième pouvoir. Pour cela il doit être accessible à tous, donc gratuit pour tous. L’art doit sortir des musées et des théâtres. En organisant des spectacles dans la rue, concert ou autres (comme ça se fait en Espagne, par exemple), on attire un public de tous horizons, notamment des gens pour qui la culture se limite à ce qu’ils voient à la télé. Il faut exposer dans la rue, jouer dans la rue, dans les établissements scolaires…

IMG-1593.JPG


Par exemple, ce spectacle de danse d'une compagnie espagnole a été joué gratuitement sur la place principale de Cognac, lors du festival Coup de chauffe, en 2005. Une manière idéale d'attirer un nouveau public vers la danse contemporaine, trop élitiste et confidentielle aujourd'hui en France.

Il faut donc que le ministère de la culture arrête de subventionner à tous de bras des manifestations élitistes et clinquantes, cesse de construire des espaces muséographiques hautains et froids. Il faut repenser tout le système de financement de la culture en France. Il faut aider les festivals d’arts de la rue, il faut aider les artistes qui s’adressent à tous et non à quelques connaisseurs avisés, sans les discriminer pour raisons politiques. On pourrait faire tellement plus en utilisant mieux l’argent public!

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