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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 15:01
...C'est la cata, tout simplement! La semaine dernière, des bruines persistantes ont fait tomber un demi-millimètre d'eau sur la ville d'Iquique, au nord du Chili. Un demi-millimètre, c'est rien du tout, même pas une giboulée de mars. Oui mais voilà, un demi-millimètre, c'est la quantité totale annuelle de précipitations pour Iquique! Des précipitations composées uniquement des brumes matinales venues de l'océan. Alors imaginez, des bruines, pour cette zone où il pleut mille fois moins qu'à Paris, c'est comme le déluge!

A Iquique comme à Arica et le reste du désert d'Atacama, les toits des maisons sont quasi inexistants, et beaucoup d'entre eux n'ont pas résisté à cette humidité inhabituelle. Les routes de terre se sont transformés en boue, provoquant des petites mouvements de terrain qui ont fait tomber habitations et poteaux électriques.

Au final, c'est quelques gouttes d'eau ont causé des dommages conséquents à environ 5.000 habitations, faisant du tort  à près de 20.000 habitants d'Iquique. On pourrait croire que la pluie est une bénédiction dans ces zones tant arides. En fait, non, le désert est mieux au sec.
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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 06:23
L'hiver dans les zones arides de l'Altiplano a quelque chose de fascinant. Alors que c'est l'hiver, il fait régulièrement 15 degrés à 3.500 mètres d'altitude. Alors que c'est l'hiver, il n'y a pas de neige jusqu'à 5.000 mètres. C'est tout simple: on est sous les Tropiques, le soleil tape fort, et il ne pleut pas. Ne cherchez pas plus loin pourquoi les Boliviens, Péruviens et autres habitants de l'Altiplano ont très vite la peau basanée et profondément ridée: c'est le climat qui veut ca.

Si les jours sont cléments, les nuits peuvent être polaires: -5 à -10 degrés en moyenne à Putre. Et les gens d'ici, habitués à peu consommer (l'eau, notamment), n'ont pas pour coutume de chauffer les habitations. On se couvre, on se pelotonne dans les couvertures, on saute la toilette du matin si le fond de l'air est trop frais. Et on attend les rayons salvateurs pour se réchauffer. Passer deux jours dans ces contrées permet de comprendre plus facilement pourquoi les Incas vouaient un culte au soleil.

Après une nuit difficile (froid + maux de tête dû à l'altitude = levé du pied gauche, Einstein n'aurait pas dit mieux), le soleil qui rayonne sur la place de Putre aide les corps à reprendre vie. Sur les montagnes derrière l'église, on nous souhaite la bienvenue à la mode géoglyphique.


Mais Putre n'est qu'un lieu d'escale, pour les touristes comme pour les camionneurs qui font la navette entre le Pacifique et la Bolivie. En route, donc.

La route monte rapidement à 4.400 mètres, jusqu'à l'entrée du Parc national Lauca. Mais la nuit passée à Putre a permis de s'acclimater à l'altitude, aucun souci donc. Comme la veille, le ciel est d'un bleu immaculé. Comme l'avant-veille, le lendemain, le surlendemain, etc.
Soudain, au détour d'un virage, se découvre pour la première fois à nos yeux le cône parfait du majestueux volcan Parinacota.


Du haut de ses 6.300 mètres, c'est l'un des plus hauts volcans du monde. Le lago Chungara, dans lequel il se reflète, en fait un site exceptionnel. Mais le volcan est encore à près de 40 kilomètres (sur la photo, il a l'air nettement plus près, n'est-ce pas?). Avant, il faut traverser le bofedal de Parinacota, une sorte de marécage d'altitude, contenant également de petites étendues de sel, où grouillent lamas, alpagas et vigognes.


Petit cours de sciences naturelles: comment différencier lamas, alpagas, vigognes et guanacos? Ce n'est pas si compliqué. Les deux premiers sont domestiques, tandis que vigognes et guanacos sont sauvages. Donc, si vous voyez un animal avec un collier ou des fanfreluches de couleur sur le poil, ce sera forcément un lama ou un alpaga. Le lama est nettement plus grand, tandis que l'alpaga est nettement plus laineux. Voici par exemple un jeune alpaga:


Le guanaco, comme je l'expliquais dans l'article précédent, est plus grand, au poil moins abondant et plus rèche. Il ressemble beaucoup au lama, considéré comme son cousin domestique. Le vigogne, le plus petit des quatre, est considéré comme le cousin sauvage de l'alpaga, au pelage plus fin mais beaucoup moins épais. Sa laine se vend à prix d'or à de grands couturiers (alors que moi, j'ai acheté un pull artisanal en laine d'alpaga pour 10 euros!). En voici un:


En résumé: deux grands, lama et guanaco; deux petits, vigogne et alpaga. Deux sauvages, vigogne et guanaco; deux domestiques, lama et alpaga, qui sont les plus laineux. Les vigognes sont les plus faciles à reconnaître pour leur taille et leur pelage fin. Mais poursuivons notre route: après la pause camel (haha!), nous arrivons aux lagunes de Cotacotani.



Difficile de dire si les berges blanches sont faites de glace ou de sel. Probablement la seconde option. Mais nous ne faisons que passer, le but est proche. Plus qu'un raidillon à franchir, et nous voici au lac Chungara. Le paysage est à couper le souffle, jugez plutôt:


Une chose me frappe: les étendues planes à de telles altitudes. Sans les volcans, ce serait un vaste haute plateau balayé par le vent. Il suffit de regarder à l'autre bout du lac, côté bolivien, pour s'en convaincre. Seul le volcan Sajama, du haut de ses 6.500 mètres, émerge de ces territoires presque plats.


La berge sud du lac est bordée par la route internationale Arica-La Paz, empruntée chaque jour par des milliers de poids-lourds, mais ca n'enlève rien à la magie du lieu. Une magie qui a pourtant bien failli disaparaître de la main de l'Homme. Un canal d'irrigation a en effet été construit pour pomper l'eau du Chungara jusqu'aux cultures de la vallée d'Azapa, aux portes d'Arica. Finalement, le projet n'a jamais été concrétisé, et c'est heureux! Car sans les eaux du lac, c'est tout un écosystème qui serait détruit.

Outre les camélidés, la zone est habitée par les condors, difficiles à observer, mais aussi par des échassiers dont les flamands roses, des mouettes, des mésanges, et quelques rongeurs comme le placide vizcacha, gros comme un lapin, qui passe des heures assis sur une pierre à se chauffer au soleil.



On peut également apercevoir des nandous, cousin de l'autruche, courir tel le bip-bip fuyant le coyote. Mais c'est plus rare. D'une manière générale, la plupart de ces animaux sont invisibles le matin: ils attendent que le soleil dégèle plantes et points d'eau pour aller se nourrir. Et pour les hommes, c'est pareil. Ici, la vie est rythmée par l'astre de feu. Passez au village de Parinacota en plein après-midi, vous y verrez les quelques habitants assis sur un banc, sur la place, prendre le soleil tels les vizcachas, seulememt troublés par quelques voyageurs.


Le village, à 4.300 mètres d'altitude, semble désert. Avec son église traditionnelle en adobe et toit de chaume, c'est l'un des hameaux typiques les mieux conservés de l'Altiplano chilien, mais en danger de décrépitude, faute d'activité humaine. Au pied du volcan, au bord des marécages où se nourrissent les animaux, l'endroit est lunaire, presque irréel. Il est difficile de s'imaginer vivre ici, même si le site est ensorcelant.

Après ca, tout ce silence, ces paysages magnifiques qui appellent à l'humilité et à la méditation, pas envie de redescendre à la "civilisation". Mais c'est pourtant tout ce qu'il nous reste à faire. Jusqu'à la prochaine escapade...


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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 13:29
Le rallye Dakar va de nouveau passer par le Chili et l'Argentine l'an prochain, c'est une quasi-certitude. Et ce, malgré la publication d'une étude remise au gouvernement de Michelle Bachelet, qui conclut que six zones archéologiques situées dans le nord du Chili ont été endommagés par le passage des concurrents. Quelle est donc la bonne nouvelle? Le Chili a demandé aux organisateurs du rallye de publier le tracé de l'édition 2010 plusieurs mois à l'avance. Cela permettrait aux autorités chiliennes de s'assurer que le passage du rally ne comporterait pas de risque pour le patrimoine archéologique et naturel.

Ce que je trouve stupéfiant, c'est que durant les 25 éditions précédentes, on ait laissé les organisateurs publier le tracé au dernier moment, sans se préoccuper des potentielles conséquences sur l'environnement. Mais j'imagine que c'était le dernier des soucis des Etats africains traversés par le rallye.
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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 14:54
Le Lago Chungara est un endroit qui se mérite. Perché à 4.500 mètres d'altitude, à deux pas de la frontière avec la Bolivie, c'est tout simplement le plus haut lac du monde (si l'on ne prend pas en compte quelques étangs et lagunes situés encore plus haut).

Alexis de Tocqueville, grand voyageur et chroniqueur, disait que le plus important dans un voyage n'est pas la destination, mais le périple pour y arriver. J'adhère totalement. Aller d'un point à un autre en avion n'a pas de charme. C'est en prenant son temps, en faisant des efforts pour atteindre le but, qu'un voyageur donne sens, de la saveur à son parcours. Monter au lago Chungara, c'est faire fi du mal d'altitude, supporter les nuits glaciales à 3.500 mètres d'altitude, accepter la solitude du lieu. Cela signifie aussi faire des pauses, prendre le temps de s'acclimater. Car passer directement du niveau de la mer à l'altitude du Mont Blanc (ou presque), c'est pas bon pour l'organisme!

Notre parcours commence donc à Arica. Après avoir traversé la fertile vallée d'Azapa, nous montons peu à peu dans les montagnes vierges de toute végétation. Le contraste est saisissant.


Les terres des collines aux alentours d'Arica sont réputées pour être extrêmement fertiles. Mais, ironie du sort, il n'y a pas d'eau pour les exploiter. La vie se retrouve donc cantonnée aux deux vallées de Lluta et Azapa, et au bord de mer. Pour la plupart des habitants d'Arica, le reste, le désert, ca n'existe pas. Ce n'est rien d'autre que le font d'écran immuable de leur panorama quotidien, une masse aride et inutile qu'ils ignorent. Et réciproquement. Le désert est fier et snobe ceux qui ne cherchent pas à le connaître, le pénétrer. Et même avec ceux-là, il ne fait pas prevue de clémence.

Du pied des premières collines jusqu'à 1.600 mètres d'altitude, rien ne vit. Pas même un cactus. L'absence même d'insectes surprend. C'est tout simple: à cette altitude, il ne pleut jamais. Ce n'est qu'au-dessus de 1.600 mètres qu'arrivent les premières gouttes. Tout juste assez pour permettre aux cactus candélabres de pousser, entre 2.000 et 2.800 mètres environ.



C'est au-dessus de 2.000 mètres que l'on trouve les premiers habitants visibles des montagnes: les guanacos. Parmi les quatre camélidés des Andes (lamas, alpagas, vigognes et guanacos, donc) ce sont les plus rustiques. Grands, sauvages et au poil épais, ils ne sont pas recherchés par l'homme mais sont monnaie courante dans ces contrées.


C'est aux alentours de 2.500 mètres d'altitude qu'apparaissent les premiers villages depuis Arica et la vallée de Lluta. Et quand je dis village, c'est un grand mot: des hameaux de quelques dizaines d'habitants, voire moins. Ici, on compte moins d'un habitant au kilomètre carré. C'est-à-dire que sur un territoire qui équivaut à la moitié de la Belgique vivent environ 4.000 personnes! Et pourtant, il y a le câble, Internet et... caca-cola, omniprésent.

Malgré cette très faible population, les habitants de ces quelques villages sentaient la nécessité de se protéger. D'où les pukaras, équivalents locaux des chateaux forts, construits à des points stratégiques. Le pukara de Copaquilla, placé sur un éperon rocheux, est un assemble de bas murets, formant de petites niches de pierre accrochées à la pente. Datant du XIIe siècle, l'ancien fort Inca est loin d'être une forteresse. Ce pukara est en fait un simple poste de surveillance pour protéger le village, coincé au fond du canyon.



Ces terres arides et inhospitalières sont habitées depuis des millénaires, comme on l'a vu dans l'article précédent avec les Chinchorros. J'ai toujours été fasciné par la persistance des Incas puis des Espagnols à aller dans les lieux si reculés, hostiles et peu accessibles. Et ce, à une époque (les XVe et XVIe siècles) où chevaux et boussole étaient les uniques moyens de transport et de repère.

Une fois sur place, il n'a pas dû être compliqué de soumettre des populations si peu nombreuses, ni de convertir au catholicisme des communautés tant isolées. Le pukara de Copaquilla, par exemple, a l'un des plus vastes points de vue de la région (à moins de monter au sommet des pics à 5.000-6.000 mètres), et tout ce que l'on voit, ce sont des montagnes, et des volcans, et des montagnes...



Les descendants des Indiens aymaras et incas sont toujours là, mais comme partout, les sirènes de la ville et ses miroirs aux alouettes attirent les gens des campagnes. Les petites cités de l'Altiplano se vident, les jeunes, peu tentés par une existence humble et rude, partent étudier ou tenter leur chance à Arica, et seuls les anciens restent. Il y a déjà des villages fantômes, et certains sont en passe de le devenir, comme Socorama.


Niché dans un vallon à 3.500 mètres d'altitude, le village prospérait grâce à ses cultures maraîchères. Mais aujourd´hui, les rues sont vides, et il ne reste plus aucun résident permanent.

A cette altitude, la tête commence à peser, la migraine s'annonce: il est temps de s'arrêter pour aujourd´hui. Tranquille bourgade au pied d'un volcan de plus de 5.000 mètres, Putre, unique commune et (de fait) capitale d'une province grande comme un département (1.000 habitants environ), nous attend. L'aspirine et le thé de coca pour vaincre le mal d'altitude, aussi. Le lac Chungara, ce sera pour demain.



A suivre...
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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 00:00
D'abord, il y a la rocaille et la poussière. Du sable et des collines imberbes à perte de vue. Et puis rien d'autre. Aucun signe de vie, animal ou végétal. Le désert, quoi. L'Atacama, réputé comme l'endroit le plus aride du monde, où même les meilleurs chamanes sont incapables de faire tomber une demi-goutte de pluie.


Et pourtant, l'endroit est habité depuis des millénaires par de petites communautés indiennes, Chinchorros, Aymaras ou, plus tard, Incas. Il suffit d'un ruisseau, un petit oasis, et la vie prend forme.

La ville d'Arica, à quelques kilomètres de la frontière avec le Pérou, se trouve dans l'une des zones les plus désertiques de l'Atacama. Il n'y pleut jamais. Rien. Sans la camanchaca, ces nuages venus de l'océan qui apportent un peu d'humidité presque tous les jours, la ville ne serait que sécheresse. Le climat est toutefois agréable: jamais trop chaud, jamais trop froid. Arica est sous les Tropiques, mais le Pacifique relativement froid tempère l'air ambiant.



Arica n'est pas une ville extrêmement intéressante. Il y a bien les plages et le casino, mais on trouve beaucoup mieux ailleurs. Les habitants d'ici sont beaucoup plus typés que dans la zone centrale du Chili, et vivent plus modestement. Ici, pas de grands centres commerciaux, peu d'activité commerciale et culturelle. Architecturalement, on peut remarquer le bâtiment de la douane et l'église, oeuvres de la compagnie Eiffel (celui de la tour). Mais c'est bien peu de choses pour une ville de 150.000 habitants (tellement peu que je n'ai même pas pris l'église en photo!). L'attraction principale demeure le Morro de Arica, un éperon rocheux qui domine la cité et la mer, et fut le théâtre d'une importante bataille avec le Pérou.


Je ne vais pas entrer dans les détails, mais sachez qu'aujourd´hui encore, on trouve dans cette zone proche des frontières avec le Pérou et la Bolivie des mines anti-personnel. Il est donc déconseillé de s'aventurer n'importe où sans un guide. D'une manière générale, mieux vaut éviter d'aller se ballader tout seul dans le désert. Il est facile de se perdre, le soleil tape fort, la déshydratation est un danger latent, et plus d'un a disparu entre les collines arides. Dans ces contrées inhospitalières, les vautours, noirs à tête rouge comme dans Lucky Luke, seront les premiers à vous trouver.


Le désert, hostile, imposant et mystérieux, fait naître bien des mythes. Des légendes circulent sur des soldats de l'armée chilienne des années 1870-1880, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. De nombreuses personnes, incluant des officiers de police, affirment avoir rencontré ces militaires en chair et en os alors qu'ils étaient seuls dans le désert. Mirages? Possible. Ce qui est sûr, c'est que l'on peut trouver, encore aujourd´hui, des restes quasi intacts de vêtements et accesssoires de soldats, et même des restes de corps: en l'absence de pluie, tout se conserve et il y a très peu d'érosion.

Cette absence de pluie a permis de retrouver dans les sables du désert les
momies Chinchorros, dont j'ai déjà parlé. Confectionnées par une humble tribu de pêcheurs vivant dans la zone d'Arica, ce sont les momies les plus anciennes au monde: certaines ont près de 8.000 ans!


L'absence de pluie a également permis la sauvegarde de toute une culture ancienne. Faute d'humidité, il y a très peu d'érosion, ce qui a permis de conserver intactes des ruines millénaires. On retrouve ainsi, creusés dans le sol, les garde-manger des anciennes communautés indiennes, probablement de l'époque des Incas. Des sortes de puits de 1 à 2 mètres de profondeur, formés de pierre grossières simplement superposées. Sans aucun ciment, sans aucune protection, ces constructions précaires ont passé sans problème l'épreuve des siècles. Elles se sont juste remplies de sable.

Les fameux pétroglyphes et géoglyphes ont également bénéficié du climat désertique. Les premiers sont de simples sculptures en bas-relief creusés sur des rochers à flanc de collines. Une coutume commune à de nombreuses civilisations. Les géoglyphes, en revanche, sont beaucoup plus rares. Il s'agit de grands motifs de plusieurs mètres de long et de large (le plus grand fait 90 mètres), réalisés en accumulant des pierres sur les pans de montagne. Imaginez s'il pleuvait: il y a bien longtemps que l'eau ruisselante aurait fait rouler les pierres au bas des collines, détruisant ces oeuvres millénaires (on ne connaît pas leur âge exact).


On ne connaît pas bien non plus le sens profond de ces dessins, qui représentent généralement humains et animaux. Certains disent qu'ils serviraient de panneaux indicateurs, d'autres pensent que ce sont des rites pour honorer les dieux. En tous les cas, ils sont toujours éclairés par le soleil levant.

A suivre...
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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 20:09
Pour la deuxième année consécutive, je passerai le 14 juillet au Chili. Et pour la deuxième année consécutive, je ne me joindrai pas aux "festivités" organisées par la communauté francaise. D'abord parce que je ne suis pas au Chili pour passer mon temps libre avec mes compatriotes expatriés (surtout les aficionados des manifestations officielles de la "communauté": ce sont souvent les moins intégrés à leur pays d'adoption et, par conséquent, les plus fermés d'esprit).

Ensuite parce que les "festivités" en question sont... comment dire... trop alléchantes. Jugez plutôt: en dehors des habituels messes du 14 juillet, dépôts de gerbes et remise des médailles, voici ce que proposent l'Union des Francais du Chili et l'Alliance francaise pour la région de Valparaiso:
- dîner et soirée dansante organisés par le Comité des Dames francaises de la Bienfaisance (sic!). Pour tous ceux qui ont envie de retrouver la prononciation en cul-de-poule à la francaise facon XIXe siècle. Ca a l'air encore plus fun qu'un après-midi jeux au club troisième âge.
- match de pétanque. Bon d'accord, c'est quasi-incontournable. Mais avec pisco sour plutôt que pastis, SVP!
- tournoi de bridge. Très francais, ca! Et puis c'est bien connu, tout le monde sait jouer au bridge!
- bal du 14 juillet: annulé pour cause d'épidémie de grippe. De toutes facons, si c'est pour se retrouver avec les rombières du Comité des Dames francaises de la Bienfaisance...

Ajoutez à cela qu'ici, c'est l'hiver, et ca ne vous donne vraiment pas envie de faire la fête pour le 14 juillet! Alors à tous ceux qui sont dans l'Hexagone: bon feu d'artifice!


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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 20:03
Le problème avec les techniciens de surface, c'est qu'ils ne nettoient jamais en profondeur
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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 15:41
Vous avez sans doute remarqué que lorsqu'on les interviewe, la plupart des artistes actuels se disent influencé par tel ou tel artiste d'une époque antérieure. C'est normal, mais c'est triste. Car dans bien des cas, cela constitue un appauvrissement artistique. On prend un ingrédient-clé d'un artiste reconnu, on le mélange à sa propre sauce, et ca fait au final un plat plus fade que l'original, et sans grande créativité.

Pour prendre un exemple populaire: Beyonce Knowles. La diva du R&B est influencée par Aretha Franklin. Bon, j'aime bien Beyonce, mais je trouve que son potentiel est largement inexploité. Elle pourrait, effectivement, se hisser au niveau d'Aretha. Mais ce n'est pas avec l'ersatz de rhythm'n'blues et de soul qu'on nous sert actuellement que ca va arriver. L'heure est la simplification des mélodies et des textes, à l'abrutisation des oreilles par des musiques délibérément simplistes. Conséquence de l'industrialisation massive de la musique et des arts en général? Peut-être. Il est sans doute plus facile pour un producteur de faire du fric avec une lisse et docile Lorie qu'avec un tortueux Dominique A.

Tout comme l'Homme du XIXe siècle est incapable de construire une cathédrale gothique ou une pyramide d'Egypte, il risque de perdre peu à peu les techniques artistiques les plus difficiles à maîtriser, à force de se complaire dans le nihilisme et la simplification à outrance. Epure, diront certains. Facilité, dis-je.

Si vous voulez mieux comprendre de quoi je parle, nettoyez-vous les oreilles: retournez aux sources du rock et du jazz, écoutez les classiques, aventurez-moi aux musiques du monde, tentez la musique concrète (plus ardu, ca!)... puis comparez avec la soupe actuelle. A part quelques exceptions, vous verrez, les vieux pots étaient bien meilleurs.

Faites de même avec les autres disciplines artistiques: comparez Racine à Eric-Emmanuel Schmitt (qui n'est pas mauvais du tout, je tiens à préciser!), Christine Angot à Simone de Beauvoir. Allez successivement au musée d'Orsay et au Palais de Tokyo. Je ne suis pas un chantre du classicisme (j'aime la peinture contemporaine, par exemple), mais je préfère un chef-d'oeuvre basé sur l'esthétisme pur, la technique, la beauté d'une expression, à une production artistique dont la seule réelle valeur est le concept. Trop intellectuel, trop peu d'émotion. Et c'est toujours pareil: peintres, plasticiens et sculpteurs actuels se disent inspirés par Untel ou Unetelle. Et qu'ont-ils gardé de ces maîtres du passé? Ils sont allés vers "la simplification". C'est ce que j'appelle l'appauvrissement culturel. Et ce n'est pas la globalisation qui va améliorer les choses.
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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 14:08
Lu le week-end, sur un mur d'Arica, en plein désert d'Atacama:
"Mille machines ne font pas une fleur".
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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 19:39
La lumière viendrait-elle du tunnel? Après des décennies de bisbilles diplomatiques, le Chili a peut-être trouvé une solution aux revendications de la Bolivie, qui réclame depuis très longtemps un accès à la mer. L'idée, lancée par trois architectes chiliens, serait de creuser un tunnel de quelque 150 kilomètres, qui partirait du territoire bolivien et déboucherait sur une île artificielle, spécialement créée pour l'occasion. La Bolivie pourrait y créer des infrastructures portuaires, et la zone maritime, située au large d'Arica (Chili) et Tacna (Pérou) serait tri-nationale.

En plus de satisfaire le gouvernement de La Paz, cela pourrait aussi calmer les ardeurs de celui de Lima: le Pérou, qui a déposé une plainte devant le tribunal pénal international de La Haye pour un désaccord sur la frontière maritime avec le Chili, y trouverait son compte en récupérant un bout de mer.

L'île artificielle, qui serait créée avec les remblais du tunnel, appartiendrait à la Bolivie et permettrait enfin au pays d'exporter et importer sans devoir payer des millions de dollars de taxes. La mer qui l'entoure serait baptisée "Mer de la Concorde" et administrée par les trois pays. En plus du trafic routier et ferroviaire, le tunnel permettrait de faire passer oléoduc et gazoduc sous la frontière.

Le projet est pharaonique, et même si l'idée est acceptée par les trois pays, la question du financement s'annonce épineuse. Mais la Bolivie a tout à y gagner, et même si elle devait assurer seule le financement, ce serait rentable à moyen terme: selon les économistes John Luke Gallup et Jeffrey Sachs, “un pays sans port perd chaque année entre 0,6 % et 1 % de son PIB”. C'est énorme. Mais la Bolivie, l'un des pays les plus pauvres du monde, aura-t-elle les moyens de mener à bien un tel projet? L'idée est à creuser...

 

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