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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 00:00
D'abord, il y a la rocaille et la poussière. Du sable et des collines imberbes à perte de vue. Et puis rien d'autre. Aucun signe de vie, animal ou végétal. Le désert, quoi. L'Atacama, réputé comme l'endroit le plus aride du monde, où même les meilleurs chamanes sont incapables de faire tomber une demi-goutte de pluie.


Et pourtant, l'endroit est habité depuis des millénaires par de petites communautés indiennes, Chinchorros, Aymaras ou, plus tard, Incas. Il suffit d'un ruisseau, un petit oasis, et la vie prend forme.

La ville d'Arica, à quelques kilomètres de la frontière avec le Pérou, se trouve dans l'une des zones les plus désertiques de l'Atacama. Il n'y pleut jamais. Rien. Sans la camanchaca, ces nuages venus de l'océan qui apportent un peu d'humidité presque tous les jours, la ville ne serait que sécheresse. Le climat est toutefois agréable: jamais trop chaud, jamais trop froid. Arica est sous les Tropiques, mais le Pacifique relativement froid tempère l'air ambiant.



Arica n'est pas une ville extrêmement intéressante. Il y a bien les plages et le casino, mais on trouve beaucoup mieux ailleurs. Les habitants d'ici sont beaucoup plus typés que dans la zone centrale du Chili, et vivent plus modestement. Ici, pas de grands centres commerciaux, peu d'activité commerciale et culturelle. Architecturalement, on peut remarquer le bâtiment de la douane et l'église, oeuvres de la compagnie Eiffel (celui de la tour). Mais c'est bien peu de choses pour une ville de 150.000 habitants (tellement peu que je n'ai même pas pris l'église en photo!). L'attraction principale demeure le Morro de Arica, un éperon rocheux qui domine la cité et la mer, et fut le théâtre d'une importante bataille avec le Pérou.


Je ne vais pas entrer dans les détails, mais sachez qu'aujourd´hui encore, on trouve dans cette zone proche des frontières avec le Pérou et la Bolivie des mines anti-personnel. Il est donc déconseillé de s'aventurer n'importe où sans un guide. D'une manière générale, mieux vaut éviter d'aller se ballader tout seul dans le désert. Il est facile de se perdre, le soleil tape fort, la déshydratation est un danger latent, et plus d'un a disparu entre les collines arides. Dans ces contrées inhospitalières, les vautours, noirs à tête rouge comme dans Lucky Luke, seront les premiers à vous trouver.


Le désert, hostile, imposant et mystérieux, fait naître bien des mythes. Des légendes circulent sur des soldats de l'armée chilienne des années 1870-1880, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. De nombreuses personnes, incluant des officiers de police, affirment avoir rencontré ces militaires en chair et en os alors qu'ils étaient seuls dans le désert. Mirages? Possible. Ce qui est sûr, c'est que l'on peut trouver, encore aujourd´hui, des restes quasi intacts de vêtements et accesssoires de soldats, et même des restes de corps: en l'absence de pluie, tout se conserve et il y a très peu d'érosion.

Cette absence de pluie a permis de retrouver dans les sables du désert les
momies Chinchorros, dont j'ai déjà parlé. Confectionnées par une humble tribu de pêcheurs vivant dans la zone d'Arica, ce sont les momies les plus anciennes au monde: certaines ont près de 8.000 ans!


L'absence de pluie a également permis la sauvegarde de toute une culture ancienne. Faute d'humidité, il y a très peu d'érosion, ce qui a permis de conserver intactes des ruines millénaires. On retrouve ainsi, creusés dans le sol, les garde-manger des anciennes communautés indiennes, probablement de l'époque des Incas. Des sortes de puits de 1 à 2 mètres de profondeur, formés de pierre grossières simplement superposées. Sans aucun ciment, sans aucune protection, ces constructions précaires ont passé sans problème l'épreuve des siècles. Elles se sont juste remplies de sable.

Les fameux pétroglyphes et géoglyphes ont également bénéficié du climat désertique. Les premiers sont de simples sculptures en bas-relief creusés sur des rochers à flanc de collines. Une coutume commune à de nombreuses civilisations. Les géoglyphes, en revanche, sont beaucoup plus rares. Il s'agit de grands motifs de plusieurs mètres de long et de large (le plus grand fait 90 mètres), réalisés en accumulant des pierres sur les pans de montagne. Imaginez s'il pleuvait: il y a bien longtemps que l'eau ruisselante aurait fait rouler les pierres au bas des collines, détruisant ces oeuvres millénaires (on ne connaît pas leur âge exact).


On ne connaît pas bien non plus le sens profond de ces dessins, qui représentent généralement humains et animaux. Certains disent qu'ils serviraient de panneaux indicateurs, d'autres pensent que ce sont des rites pour honorer les dieux. En tous les cas, ils sont toujours éclairés par le soleil levant.

A suivre...
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