15 octobre 2007
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Samedi, pour la première fois, j'ai effectué le tour de Valparaiso et Viña del Mar à pied et en métro: la voiture m'a lâchée juste avant de partir travailler. Eh bien finalement c'est pas mal. Certes, il faut marcher beaucoup plus, ça oblige à supprimer deux ou trois étapes du programme, mais marcher est de loin la meilleure façon de découvrir Valparaiso, de prendre son temps, de découvrir maints petits détails qu'on perdrait autrement... Et comme mes deux clients étaient plutôt sportifs, ça s'est bien passé.
Donc je pense maintenant proposer un tour uniquement à pied de Valparaiso, en plus du tour Valparaiso+Viña (à pied et en voiture) que j'ai déjà au programme. Comme ça se passe bien, je compte maintenant développer cette activité de guide touristique, et je vais sans doute dans les semaines à venir créer un autre site indépendamment de ce blog, et proposer des tours en anglais.
Bon, j'arrête de vous embêter avec mes projets, je devrais plutôt travailler là-dessus. A bientôt alors, à Valparaiso ou ailleurs.
12 octobre 2007
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Le 12 octobre est un jour férié dans presque toute l’Amérique latine. Pourquoi donc? Parce que c’est ce jour-là, il y a 515 ans, que Christophe Colomb aurait «découvert» l’Amérique. Voilà un exemple de plus qui montre bien que les civilisations locales ont été étouffées par les colonisateurs. Et que dans l’Histoire officielle, Cristobal Colon (son nom en espagnol), qui n’a jamais mis les pieds au Chili, compte plus que tous les chefs indiens incas et mapuches réunis. D’ailleurs, aucun d’entre eux n’a sa statue dans les rues du Chili, ni même une rue à leur nom. Tandis que tonton Cristobal, lui, est bien présent.
Regardez bien la photo. A première vue, on dirait que Christophe Colomb, tel un messie catholique, est venu prêcher la bonne parole, avec sa croix à la main. Sauf que ce n'est pas une croix...
Et oui, bien souvent, derrière la croix catholique c’est l’épée meurtrière qui se cache. On sait qu'avec les colons sont venus les missionnaires, pour convertir tous ces sauvages au catholicisme. Et ce, à une époque où, en Europe, la répression faisait rage contre les protestants. L'église de Rome, qui avait déjà les mains tachées de sang sur le Vieux Continent, a indirectement fait de même sur le Nouveau, en soutenant les conquistadores.
Jean-Paul II avait publiquement demandé pardon pour ces crimes lors d'une visite en Amérique latine. Mais cette année, son successeur, en visite au Brésil, a renié ces mêmes crimes. Et comme l'Histoire officielle (qui est toujours celles des vainqueurs) n'est pas là pour le contredire, les descendants des descendants des victimes l'ont dans le ... (vous aurez deviné!)
10 octobre 2007
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Je vous expliquais hier pourquoi la croissance économique, si elle est bénéfique pour le Chili, ne l'est pas forcément pour les Chiliens. Aujourd'hui, je voudrais vous montrer le danger de cette situation.
Après la chute de Pinochet, le pays s’est ouvert, a prospéré, les inhibitions ont commencé à tomber; et l’envie de modernité, de consommer comme les Occidentaux, a eu raison des plus raisonnables. L’heure est à la surconsommation, et il n’y a pas une chaîne de magasins (même les pharmacies!) qui ne proposent cartes de fidélité, et surtout cartes de crédit. Et tous ont un système bien rodé, mais très pervers, pour fidéliser les clients et les inciter à acheter.
Exemple. Je vais au magasin Falabella pour acheter une veste. J’ai la carte Falabella, grâce à laquelle je peux avoir 10% de réduction sur ladite veste. Mais grâce à laquelle, surtout, je peux pays ma veste en plusieurs fois. Avec un taux d’intérêt de… 10%. Mais les Chiliens sont tellement habitués à ce système de paiement différé que d’une part, ils ont toujours l’impression de faire une bonne affaire, d’autre part, ils n’ont pas l’impression de dépenser énormément, puisqu’ils ne déboursent jamais une grosse somme d’un coup.
Le pire, c’est que souvent, quand on paye en plus de 12 mensualités, le taux d’intérêt est plus important que la réduction. Et pour acheter une auto, par exemple, ces taux montent à 25, voire 30%. Payer une voiture 30% plus cher que son prix initial, ça me ferait mal, quand même. Mais les banques et les grandes entreprises sont toutes puissantes au Chili, et rien ni personne ne les empêche de pratiquer ses taux à la limite de l’arnaque.
Résultat: en plus d’en avoir envie, le Chilien est incité à consommer. Du coup, la dette moyenne par foyer atteint 2,8 millions de pesos, soit 4.000 euros par foyer. Ca ne paraît pas énorme, mais il faut savoir que le salaire minimum mensuel au Chili est d’environ 180 euros, et que le salaire moyen est d’environ 300 euros. Si bien qu’on trouve des cas de famille où l’on tourne avec deux paires de chaussettes par personne et où l'on saute des repas pour pouvoir payer les mensualités de la nouvelle télé écran plasma. Y'a plus qu'à manger du cactus!
Et puis surtout, cette dette va en augmentant. Alors même que la croissance est forte. Ce qui veut dire que lorsque la croissance va ralentir (ce qu’elle a commencé à faire), le pouvoir d’achat stagnera, mais les Chiliens continueront sans doute d’acheter crescendo. Bref, je ne serais pas étonné que la dette moyenne atteigne des sommets dans les prochaines années. Et que certaines familles perdent gros à force de payer tout à crédit. Là où c’est dangereux, c’est que ce ne sont pas seulement les pauvres qui sont endettés, mais aussi une bonne partie des classes moyennes. Seule une minorité de Chiliens aisés n’ont pas recours au crédit. Ce qui veut dire qu’en cas de recession économique, le pays risque de connaître une grave crise économique et sociale.
Mais je suis bien pessimiste. Après tout, tant que l’économie va bien, pourquoi s’inquiéter? Et puis, tant que les glaciers n’ont pas entièrement fondu et que la temperature n’a pas augmenté de 5 degrés, pourquoi s’inquiéter? Hmm?
9 octobre 2007
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Les prix du pain et du lait ont de nouveau augmenté au Chili, ceux du pétrole aussi, alors la population se plaint, les plus pauvres tirent la langue. Interrogé au JT sur les possibilités d’action, le ministre de l’Economie s’est fendu d’une réponse sybilline: «Notre pays a une économie ouverte, compétitive. Le gouvernement n’a pas à y intervenir». Venant d’un gouvernement de centre-gauche, ça fait peur. Il faut dire que l’économie chilienne a été façonnée par et pour les néo-libéraux de l’école de Chicago, amis de Pinochet. Ici, les grands entrepreneurs ont une influence énorme sur la politique. Le Medef adorerait.
Dans le même JT, un reportage sur la frange pauvre de la population qui lutte pour survivre. Fait rare. On pourrait croire que c’était pour contre-balancer le sujet sur l’économie, mais connaissant la non-logique chilienne, je peux pratiquement affirmer que non. Les grands médias sont presque tous aux mains des magnats locaux, et s’ils tolèrent que l’on parle de sujets polémiques comme la pauvreté ou la prostitution infantile, ils veillent à ce qu’on les traite de manière sensationnaliste, à faire pleurer dans les chaumières. Toutes les chaumières.
Dans les médias chiliens, les critiques et les analyses ne sont généralement pas très poussées, ou pour le moins pas très incisives. Surtout lorsque l’on touche à l’économie, comme c’est le cas avec la hausse des prix. On montre les gens qui se plaignent (avec les hausses successives, il devient difficile pour certaines familles d’acheter ces aliments de base en quantité suffisante). On montre le ministre de l’Economie, et on dit que c’est bien dommage. Mais à aucun moment, les journalistes n’expliquent pourquoi le prix du pain augmente (le pétrole, on sait), pourquoi le coût de la vie en général augmente. A part dans quelques médias confidentiels.
Les Chiliens dans leur grande majorité se félicitent de la croissance économique, florissante ces dernières années. Ils s’en félicitent, parce que les médias s’en félicitent. C’est vrai, croissance économique, ça sonne bien, ça donne envie de se réjouir. Sauf que cela engendre une élévation du niveau de vie, et par contrecoup, une hausse des prix. Or la croissance profite surtout aux couches supérieures de la société, elle n’a aucune incidence sur les revenus d’une grande partie des Chiliens. Donc pour eux, c’est que du malus.
Mais ça, les dommages colatéraux de la croissance économique, les médias chiliens n’en parlent pas. Ce serait faire ombrage à leurs patrons, à ceux-là même qui font marcher cette économie «ouverte et compétitive», dynamique, qui fait la fierté du pays. De plus, les Chiliens sont fiers d’habiter le pays le plus riche et développé d’Amérique du Sud (même si les richesses y sont très inégalement réparties), grâce à cette économie florissante.
Mais ils nourrissent toujours un complexe d’infériorité par rapport aux pays occidentaux, et veulent à tout prix rattraper leur retard en investissant à fond dans la modernité. Et en s’endettant. Ainsi les télévisions hi-tech, les appareils photos numériques et les Aïe-Pod sont-ils extrêmement prisés des Chiliens. Le pays a également connu la mode des faux portables. On m’a même raconté que pour paraître riches, certaines familles remplissent au maximum leur caddie au supermarché, puis en laissent les trois quarts à la caisse. Mais pas le lait, ni le pain.
La suite demain
8 octobre 2007
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DANS LE MONDE DELIRANT D'EBAY Il y a quelques semaines, un plaisantin proposait de vendre sur eBay la Belgique, en grave crise institutionnelle. On trouve aussi en vente sur le site des choses étranges, comme d'ancienne bases lance-missiles US. Mais là, ça va beaucoup plus loin. La semaine dernière, un jeune couple de Chiliens a mis aux enchères son bébé, en précisant "état neuf"!
Pour le jeune couple (le futur père a 18 ans, sa compagne, 16), ce geste n'avait rien de criminel, au contraire: ils n'ont pas de ressources pour pourvoir aux besoins d'un nouveau-né, mieux vaut le confier à quelqu'un qui aurait de l'argent et voudrait s'en occuper. On comprend leur logique: un bébé laissé devant la porte d'un orphelinat, ça n'apporte de bonheur ni à l'enfant, ni aux parents, ni à personne a priori. En le vendant sur Internet, ça apporte du bonheur à la personne qui l'adopte, sans doute aussi au bébé, et surtout... des espèces sonnantes et trébuchantes aux parents-vendeurs.
Bref, ils n'ont pas réalisé l'immoralité de leur acte de transformer un enfant en marchandise commerciale. Ceci dit, c'est toujours mieux que le jeter à la poubelle ou l'abandonner dans la rue.
6 octobre 2007
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DANS LE MONDE DE L'INSOLITE
Deuxième série d'insolites Yoopi! Ils sont un peu vieux (ça fait un moment que je les ai écrit) mais c'est toujours drôle.
Comme un poisson dans l'eau
Quelle femme ne rêve pas de ressembler à une sirène sur la plage? C'est désormais possible: une entreprise thaïlandaise vient de lancer une ligne de maillots de bain, sacs à main et chaussures en peau de poisson. «Le bikini respire vraiment», assure une mannequin. Ah, les maillots sont fournis avec branchies? «J'aime bien, ça sèche facilement», ajoute-t-elle. Comme ça, on ne remarquera même pas si la peau écaille à cause du soleil. Et puis le poisson séché, ça sent tellement bon…
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Quatrième mi-temps
Imaginez que l'Olympique de Marseille fasse construire un cimetière à deux pas du stade vélodrome, pour que ses supporteurs puissent reposer près de leur temple, celui du dieu football. Ce serait exagéré, peuchère! C'est pourtant ce qu'est en train de faire le club d'Hambourg. Quinze supporteurs ont déjà «réservé» leur tombe, pour quand retentira leur coup de sifflet final. A l'enterrement de ceux qui seront morts trop tôt, on pourra toujours dire que c'est la faute de l'arbitre!
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Symphonie pour navet et betterave
Les plantes seraient-elles sensibles à la musique? Rien n'est prouvé, mais un paysan chinois en est lui convaincu. Depuis qu'il fait écouter à ses légumes la symphonie Pastorale de Beethoven et de douces mélodies au piano, cinq variétés sur quinze ont poussé beaucoup plus vite. «Les plantes peuvent ressentir la musique car elles sont vivantes», explique-t-il. Peut-être que si on faisait écouter la Truite de Schubert aux poissons d'élevage, ils grossiraient plus vite aussi?
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Beaucoup de bruit pour rien
Il vous est déjà arrivé de lire sur votre shampooing: «rincez à l'eau après usage», ou sur votre fer à repasser: «ne pas repasser un vêtement lorsqu'il est porté»? Une association anglaise milite pour supprimer ce genre d'inepties dans les modes d'emploi, et dénonce le «parler pour ne rien dire» d'une manière générale, dans la vie ou dans les médias. Fichtre! Si on appliquait leurs idées, il y aurait une vague de chômage dans le milieu de la télévision et de la publicité. Entre autres…
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Drôle de conception
Un jour de congé pour copuler ou déclarer sa flamme, c'est-ce que proposait le mois dernier le gouverneur de la région d'Oulianovsk, en Russie. Et pour motiver les troupes, des prix allant de la télé au 4X4 seront offerts aux femmes qui accoucheront le 12 juin, pour la fête nationale. Le tout pour repeupler la Russie, qui perd ses habitants par centaines de milliers. On plaint les sage-femmes de la région, qui peuvent déjà prévoir un mois de juin bien chargé.
C'est tout pour aujourd'hui. Et si ça vous a plu, la première série est là.
5 octobre 2007
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Pour la fête nationale, j'en ai déjà parlé, on oblige les Chiliens à hisser le drapeau du pays dans leur jardin ou sur leur maison. Au-delà de l'aspect patriotique, je pensais qu'il était obligatoire d'arborer des drapeaux parce que ça faisait tourner le marché national des vendeurs de drapeaux. Ben même pas: sur l'étiquette du drapeau flambant neuf acheté par le père de Caro l'autre jour, il était écrit "made in China".
Ca me fait penser que l'entreprise française Alsthom, qui équipe depuis toujours le métro de Santiago, vient de perdre le marché. La ville a besoin de nouveaux trains, et une entreprise espagnole a fait une offre imparable, 30% moins cher qu'Alsthom. Y'a pas de secret.
2 octobre 2007
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Ca faisait longtemps que je les avais en stock, et que je ne les avais pas triées ni transférées. Voilà, c'est enfin fait, un deuxième album photo de Valparaiso est en ligne, en bas de la colonne de gauche comme toujours, ou bien ici pour aller plus vite.
Sinon, comme vous avez pu le remarquer plus haut, je diversifie mes activités. Après plus d'un an au Chili, je me convertis donc en guide touristique. Je l'ai déjà fait à quelques reprises, ça me plaît, ça a plu à mes visiteurs, alors je me lance là-dedans. Je commence petit, avec cette simple annonce en tête du blog, mais j'ai des contacts avec des agences de tourisme locales pour développer ça, et j'ai des idées. Donc voilà, si vous passez par là et que vous voulez visitez la région de Valparaiso, contactez-moi par mail: visiter-valparaiso@vusurlemonde.com
A bientôt j'espère!
30 septembre 2007
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Le pire, c'est que cette photo a été prise à... 18 heures.
Le pire, c'est que c'est un bâtiment public, un hôpital de Vina del Mar.
Le pire, c'est que c'est pas demain qu'ils vont remettre les pendules à l'heure.
Le mieux, c'est d'en rire. Non?