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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 09:33
Il est arrivé ce matin. Frais comme une sardine en boîte après un long voyage en avion. Mais content d'être là. Mon petit frère est au Chili pour deux semaines :)

Je risque donc d'être moins présent virtuellement. Mais j'ai préparé quelques articles d'avance, donc je pense pouvoir continuer à poster tous les jours (ou presque) d'ici son départ.
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26 février 2007 1 26 /02 /février /2007 18:07
AU PAKISTAN


Je suis écoeuré. En surfant sur le blog de quelqu'un qui a laissé un com chez moi, je viens de trouver ça:



Pakistan. Jeudi 22 février. Village de Allah Bux Brohi, près de Shahpur Chakar. Deux cousines, Farida (18 ans) et Hamida (22 ans), sont taillées en pièce - au sens propre - dans leur rue par leurs oncles pour cause de flirt. Les deux oncles, fiers de leur actes, se sont rendus à la police. Alertés à minuit de leur absence, les oncles avaient retrouvé les gourgandines dans un verger en compagnie de deux hommes, qui ont naturellement fui.

Cette pratique traditionnelle du karo-kari ou meurtre d'honneur - permettant à un homme de tuer une femme, ou un homme, si elle (il) déshonore la famille - a été entérinée dans les années 80 par une législation pakistanaise conforme à la loi islamique - les tueurs pouvant alors acheter le pardon des familles des victimes. Au cours des cinq dernières années, près de 5 000 personnes ont été victimes du Karo Kari.

Contrairement à ce que peuvent écrire les islamohystériques ne respectant pas la diversité des cultures, la pratique du karo Kari ne prouve pas une soit-disante barbarie de l'Islam envers les femmes. La pratique du Karo kari, si violente soit-elle à nos yeux, prouve que la société pakistanaise traditionnelle est structurée selon des codes sociaux et juridiques établis et respectés scrupuleusement. Les femmes ou les hommes mettant en péril la réputation d'une famille - et donc sa survie - sont coupables dans ce système juridique. Ils doivent donc en payer le prix, celui du trépas. Justice est ainsi rendue.

Alors la bonne question que nous devrions nous poser est la suivante. Dans un monde globalisé, où les peuples, enfin libérés des frontières alénantes, interagissent chaleureusement, la tradition juridique du karo kari n'est-elle pas un acquis social pour les peuples occidentaux? N'est-il pas scandaleux de vouloir remettre en cause cette saine régulation de la population pakistanaise?



Et le pire c'est que la personne qui a écrit ça le pense vraiment. C'est pas au second degré. J'ai posté un commentaire en réponse, et le monsieur m'a dit qu'il fallait être tolérant et respecter les coutumes des autres!!! J'ai même pas envie de vous dire le nom du site tellement je trouve ça écoeurant. Petit détail pour vous dire comment je l'ai trouvé, ce site: il y a, en bonne place, le registre de condoléances à la famille Pinochet. Ca se passe de commentaires.
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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 15:42
Cette fois-ci, c'est une question plus sérieuse pour Réponsatout. Clairette me demande s'il y a encore un endroit sur Terre qu'on ne connaisse pas.


Aujourd'hui que l'atmosphère est bourrée de satellites qui observent toute la surface du globe avec une grande précision, on pourrait dire que l'on connaît tous les endroits de la Terre. Mais les satellites ne peuvent pas voir ce qui se cache sous les arbres, par exemple. La forêt amazonienne n'a jamais été entièrement explorée, et il s'y cache certainement des espèces encore inconnues de l'Homme. Au Belize, par exemple. Je crois aussi que certains coins reculés du grand nord canadien, de la Sibérie, du désert de Gobi ou de l'extrême sud de la Patagonie (le "cul du monde", comme disent les Chiliens) n'ont encore jamais été foulés par le pied de l'Homme. Et ne parlons pas de l'Antarctique.

Tu me diras, Clairette, il y a une différence entre connaître et explorer. Certes. Dans ces cas-là, on pourrait dit que non, il n'y a aucun endroit sur Terre que l'on ne connaisse pas. C'est oublier les fonds sous-marins. Il reste très difficile de plonger à plusieurs kilomètres de profondeur, et si l'on est capable de cartographier les fonds marins, une grande partie reste inexplorée. On ne connaît pas grand'chose de la vie animale à plusieurs kilomètres de profondeur, mais elle existe. Le monde souterrain, lui aussi, reste plein de mystères. On découvre tes grottes et des gouffres tous les jours dans le monde. Et puis, à moins d'avoir lu Jules Verne, on ne connaît pas le centre de la Terre.

Dans un autre ordre d'idées, on ne connaît pas la grotte où se cache Ben Laden, ni les bunkers où l'Irak aurait caché ses missiles nucléaires, ni les caches secrètes où le FBI et la Nasa garderaient des restes d'extra-terrestres, ni l'étable où serait né Jésus-Christ, ni l'endroit où se cache le cerveau de George Bush... Il y en a plein comme ça. Quant à moi, je ne connais pas l'endroit où j'ai bien pu mettre le tome Y de mon encyclopédie. Je vais le chercher et je reviens.
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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 14:12
Samedi soir on est allé voir le dernier spectacle de Coco Legrand. C'est, paraît-il, le plus grand humoriste chilien. Pour moi c'était impossible de comprendre toutes les subtilités et les jeux de mots, mais dans l'ensemble j'ai bien ri. Mais, fait notable, parfois pas au même endroit que le reste de l'assistance. On n'a pas exactement le même humour que les Chiliens je crois...

Avant le spectacle, une voix off et grave donne les consignes de sécurité, les issues de secours blabla, le personnel à la disposition des spectateurs en cas de problèmes... manquaient plus que les hôtesses de l'air! Au Chili, on ne rigole pas avec la sécurité. Je passe sur la musique d'ambiance, des reprises latino-jazzy de Bob Marley, chantées par une fille à la voix suave et tellement effacée qu'on l'entend à peine. A côté, Carla Bruni, c'est une chanteuse à voix comme Céline Dion! Le pauvre Bob doit se retourner dans sa tombe. Heureusement qu'il a de la ganja pour se calmer! Bref, de la vraie musique d'ascenseur. Passons, c'est pas le plus important.

En prélude au spectacle, quatre bimbos largement dévêtues viennent se trémousser sur fonds de musique tecno et spotlights: on se croirait chez Ardisson, du temps de Thalia et Titia. Caro et moi on pense la même chose: ça n'a rien à faire là. Mais bon, exhiber des pin-ups fait partie de la culture showbiz chilienne: par exemple, au tournoi de tennis de Vina del Mar, il y a un concours de la plus jolie miss, idem pour le festival de la chanson.

Finalement le Coco débarque et commence son show. Pas des sketches, mais du stand-up: il raconte des anecdotes sans discontinuer pendant une heure trente, comme on raconterait sa vie de tous les jours. L'éducation, le supermarché, le nouveau système de bus de Santiago qui est un vrai bordel... Généralement c'est pas mal tourné, et ça fait mouche auprès des Chiliens.



Mais alors attention, dès qu'il arrive sur le terrain glissant de la politique, le public ne rit pas. Même pas jaune. Il grince des dents. A ce moment-là dans ma tête je me pose plein de questions: les Chiliens ont-ils du mal à rire de la politique à cause du régime de Pinochet? Ou alors, est-ce que les spectateurs sont en majorité d'anciens sympathisants de cette droite conservatrice qui aime l'ordre et pas les poils-à-gratter? Ca me semble plus vraisemblable, dans la mesure où les places de spectacle sont inabordables pour la plupart des Chiliens, et que c'est dans les classes supérieures qu'on trouve encore aujourd'hui le plus de pinochétistes.

Le Coco il connaît la musique, il est dans le métier depuis près de quarante ans. En tant qu'humoriste, il a connu l'avant, le pendant et l'après-Pinochet. Alors il ne reste pas longtemps sur le terrain de la politique, et a l'art de retourner la salle en une seconde. Exemple: "Moi je soutiens à 100% les lycéens et les étudiants qui descendent dans la rue pour réclamer plus d'égalité, je soutiens leur volonté de changer les choses. Pourvu qu'ils rangent leur chambre d'abord!" Au début de la phrase, un vent de froid a parcouru le public. A la fin, il s'est libéré d'un éclat de rire salvateur.

Bref, pour donner une idée plus générale du monsieur, il m'a un peu fait penser à Roland Magdane, et Jerry Seinfeld pour le côté stand-up. Mais ce qu'il a de plus que Magdane, c'est qu'entre deux traits d'humour, il amène le public à réfléchir sur la vie, la société chilienne. Ca c'est bien, parce qu'à mon avis c'est le travail d'un humoriste.

Mais au sortir de ce spectacle (après une nouvelle intervention des bimbos avec une autre petite tenue, et des flammes sur les côtés de la scène), je me demande si un Djamel ou un Gad Elmaleh ferait rire les Chiliens. Et un Desproges ou un Edouard Baer, je suis encore plus sceptique. Etonnant, non?
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22 février 2007 4 22 /02 /février /2007 22:38
"Erasmus, c’est l’insouciance, une paranthèse enchantée. Un semestre sans avoir de comptes à rendre à personne, la liberté quoi. Erasmus, c’est faire des choses qu’on aurait pas pu ni osé faire chez soi, la faute aux contraintes sociales. Et puis si on se fait réprimander, « euh, je suis pas allemand, je savais pas… »"


Voici mon Ricochet numéro 2, l'année 2005. Je reviens sur cette merveilleuse période Erasmus, que du bonheur! Venez, c'est par ici!
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21 février 2007 3 21 /02 /février /2007 10:42
Mon ami le Pot de fleur me demande pourquoi le rideau de douche se rapproche de son corps et se colle à ses fesses lorsqu'il se douche. "Il me paraît que c'est une question de chaleur de l'eau", précise-t-il. Bien. Voyons ce qu'en pense Réponsatout.


Effectivement, il se peut qu'une différence de température entre les deux côtés du rideau de douche provoque des mouvements d'air, et qu'il se rapproche de la source de chaleur. De plus, s'il en arrive à toucher le corps de la personne qui se douche, il s'y colle grâce à l'eau, qui fait office de liant. Et puis, il est permis de penser que les matins d'hiver, le rideau de douche a froid, lui aussi.

Mais je vois une autre explication. A l'intérieur de ton rideau de douche se cache peut-être un pervers obsédé qui prend son pied à effleurer tes fesses. Je ne crois pas en la réincarnation de l'homme en rideau de douche, toutefois, certains esprits éclairés estiment que même les objets ont une âme, qui peut donc être une âme perverse. Mais de mémoire de Réponsatout, on n'a encore jamais recensé d'attirance sexuelle entre un rideau de douche et un pot de fleur…

Pour remédier à ce fâcheux problème, ami Pot de fleur, verse quelques gouttes de chloroforme et d'amidon tous les matins sur ton rideau douche. Ca devrait l'endormir et éviter qu'il ne bouge. Si ça ne fonctionne toujours pas, fais appel à un exorciste. Ou change ton rideau de douche. Ou colle-toi contre le mur en prenant ta douche, là, il ne pourra pas t'atteindre.
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20 février 2007 2 20 /02 /février /2007 13:36
C'est une très bonne question pour moi, qui n'ai jamais mangé de N'est-ce Quick. En réalité je ne crois pas que notre amie Anna souhaite une réponse scientifique à sa question, car elle serait sans doute dégoûtée par les ingrédients chimiques qui composent le N'est-ce Quick et par le procédé de fabrication, et elle jetterait illico sa boîte en plastique jaune (c'est toujours jaune, les boîtes de N'est-ce Quick, non?) à la poubelle. Voici donc mon explication, une explication alternative, en un mot: l'alter-explication de Réponsatout.


Il nous faut d'abord revenir aux origines du N'est-ce Quick à la fraise. Pendant des décennies, le N'est-ce Quick était exclusivement une poudre au chocolat. Et puis un jour, chez N'est-ce Lait, ils se sont dit: les enfants adorent les glaces au chocolat et les glaces à la fraise, et ils adorent le N'est-ce Quick au chocolat. Donc, ils devraient adorer le N'est-ce Quick fraise! (c'est que ça turbine dur du chapeau chez N'est-ce Lait!) Mais faire de la poudre de fraise, c'est plus compliqué que de la poudre de chocolat. Alors N'est-ce Lait a eu une idée de génie: le responsable marketing, revenant du cinéma avec sa fille, a appelé Grand-chef tout excité: "Il faut embaucher Willy Wonka!"

C'est ainsi que Willy Wonka a été chargé, à prix d'or (en lingots... de chocolat!) de mettre au point la recette du N'est-ce Quick fraise, et que Tim Burton a été chargé de la mise en scène du spot publicitaire. Bien entendu, le maestro a gardé sa recette secrète (eh oui! Réponsatout ne sait pas absolument tout, sinon il serait Dieu!)


Voilà Anna. J'espère que cette explication satisfait ta curiosité, ta soif de savoir ce que tu mets dans ton bol de lait le matin. Réponsatout revient très bientôt, avec de nouvelles explications.
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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 21:53
Aujourd'hui j'ai envie que vous me posiez des questions. N'importe quoi. Et je tâcherai d'y répondre. Par exemple, vous pourriez me demander:
"Thomas, que penses-tu du programme de Ségolène Royal?"
_Pfff! Lourde question! Mais j'y répondrais.
Ou des trucs plus perso, genre:
"Jusquà quel âge as-tu porté des couches-culottes?"
_Demandez à ma mère, moi j'ai oublié!
Ou alors:
"Pourquoi les chiens n'ont-ils pas le poil vert émeraude?"
_Question intéressante et cruciale!
Bref, n'importe quoi, ce qui vous passe par la tête!


Donc posez vos questions par mail ou dans les commentaires, et j'y répondrai dans de prochains posts. Soit mes réponses seront pertinentes parce que je connaîtrais le sujet, soit j'inventerai complètement une affabulation capillotractée et (j'espère) rigolote. Ou je mélangerai les deux. A vous de faire la part des choses entre réalité et billevesées...

Pour commencer, et comme je n'ai pas encore de question à répondre, je vais m'en poser une moi-même. Allez, euh...


"Pourquoi lorsque l'on attrape un lézard
par la queue, elle se casse?"




D'abord il faut savoir que le lézard, contrairement à ce que l'on pourrait penser, apprécie particulièrement qu'on l'attrape par la queue. En réalité, cette queue trop longue ne lui sert à rien, elle le gêne. Donc le lézard a mis au point une stratégie: il a appris à se prélasser sur des caillous bien à la vue de tous, en particulier des enfants. Pour un petit gamin, un lézard immobile, c'est tentant, ça donne envie de l'attraper. Le lézard observe du coin de l'oeil, et quand l'enfant s'approche tout près, il se carapate.

Mais il arrive que le petit reptile ne soit pas assez rapide et se fasse attraper par le bout de la queue. Révélation: c'est exactement ce qu'il cherchait, le lézard! Il quitte son caillou juste au moment opportun pour pouvoir s'enfuir en ayant de grandes chances de se faire tirer la queue. Alors le lézard jubile, s'excite et se tortille dans les airs sous les yeux du gamin ébaubis de sa prise, jusqu'à ce qu'il tombe au sol, laissant un bout de sa queue gigotant entre les doigts de son jeune chasseur.

Je complèterai la réponse en disant que si la queue du lézard gigote après avoir être séparée du reste du corps, c'est que le lézard, à l'instar du chien, remue la queue pour montrer son contentement.


Toute cette histoire pour dédramatiser ce qui m'est arrivé un jour quand j'étais petit avec un lézard. Et le voir se séparer de sa queue comme ça, et que cet appendice se tortille tout seul dans ma main, ça m'avait traumatisé. Maintenant, j'attends vos questions!
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17 février 2007 6 17 /02 /février /2007 19:30
Mes sœurs, mes frères

Le rapport des Chiliens avec la religion, dans ce pays où l'église catholique a un poids très important, est parfois étonnant. Beaucoup d'entre eux, lorsqu'ils passent devant une église ou un calvaire, se signent (comme ça se faisait il y a pas si longtemps en France). Mais des fois c'est cocasse. Hier, je croise dans le centre de Quilpué une bande de filles en plein lèche-vitrines et en pleine discussion de culottes (oui oui dans la rue je vous assure). On était pile en face de l'église, et deux d'entre elles, tout en parlant de leur dernier string sexy, ont fait un rapide signe de croix en regardant la statue de la Vierge. Comme si moi j'allais faire coucou à Jésus tout en parlant de cul… Ca m'amuse, ce mélange de respect et d'indifférence. La force de l'habitude, les gestes automatiques…

Et puis j'ai remarqué que lors d'un enterrement, les voitures qui suivent le corbillard jusqu'au cimetière allument leurs phares en plein jour, comme en honneur au défunt (alors que tout le monde dit que lorsque on meurt on voit une grande lumière blanche, pas besoin des phares!). Autrefois, c'était le corbillard à cheval et la procession en bougie. Alleluia, c'est beau le progrès!

Amen

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16 février 2007 5 16 /02 /février /2007 20:41
Il m'arrive parfois de laisser de longs commentaires sur les blogs que je visite. Eh bien celui-ci, j'ai décidé de le récupérer et de le mettre ici. Pardon Caco, tu en as déjà lu un bout. Mais cette fois, l'anecdote est en version longue, et commentée ;)


Quand j'étais petit j'allais à l'école tout seul (elle était à 30 m de chez moi) et comme je suis étourdi, ça m'est arrivé d'y aller en chaussons, et même une fois en pyjama tellement j'étais pas réveillé!


Ca vous est jamais arrivé ce genre de choses? Croyez-moi, débarquer au milieu d’une classe de 30 élèves de 9-10 ans qui se retournent à mon entrée (oui parce que j’étais en retard, bien entendu: ce sont ceux qui vivent le plus près qui arrivent les derniers), et qui se mettent presque tous à rire, se foutre de moi ou me regarder avec des yeux de merlan pané (c’est meilleur que frit, disait le cuisinier de la cantoche), c’est un grand moment de solitude. Au début j’ai pas compris ce qu’il y avait de drôle, mais comme j’avais déjà honte d’être très en retard, j’ai regardé dans mes chaussettes. Et là je me suis senti devenir rouge violet bleu: j’arborais mon beau pyjama d’hiver et mes chaussons. Je ne me rappelle plus si j’ai pris les jambes à mon coup ou si j’ai été obligé de rester en classe en pyjama jusqu’à la récréation. Mais c’était pas drôle comme situation.


Plus tard, il m'est aussi arrivé de me réveiller à 4h du matin en étant persuadé que le réveil avait sonné, me lever, petit-dejeuner, prendre ma douche, m'habiller, et marcher jusqu'au lycée dans le froid de décembre (là c'était 20-25 mn à pied). Une fois là-bas, j'ai vu que rien n'était allumé, portes closes. Au début j'ai pas compris, l'esprit toujours embrumé. Il faisait nuit, mais rien d'anormal, à 8h du matin en décembre il fait pas jour. Puis je me suis dit: "Y'a grève et je suis pas au courant?" C'est seulement là que j'ai remarqué que les rues autour étaient bien calmes, alors j'ai pensé: "Oh Thomas t'es trop con aujourd'hui c'est dimanche". Puis j'ai regardé ma montre (chose que j'aurais dû faire bien avant), j'ai vu qu'il était 5h du mat' et qu'on était jeudi. Je me suis maudit, je suis rentré à la maison et me suis recouché. Devinez quoi? Je me suis pas réveillé pour l'interro de maths de 8h!


Mais aujourd’hui je me dis qu’après tout, le pyjama est un vêtement comme un autre, y’a pas de honte. Parce que si on a honte de son pyjama, en réalité, c’est la faute aux fabricants de pyjamas qui se sont mis dans le crâne qu’un pyjama devait nécessairement être moche et ringard et qui pendant des année se sont ingénié à nous concocter des pyjamas qu’on aurait honte de montrer à l’extérieur. Et du coup, dans notre esprit, vêtement confortable pour l’intérieur = trucmuche qu’il est impensable de montrer au-delà de la porte d’entrée de la maison.

Donc on accepte parfaitement le fait de porter chez soi des pyjamas avec des rayures horribles ou des motifs dignes de la toile cirée de chez grand-maman. Mais seulement dans son chez soi, dans le cocon familial. C’est comme lorsqu'on a des invités, on cache tout ce qu’il y a de moche à la maison, alors qu’on accepte très bien ces mochetés le reste du temps.


Ce serait pas du conditionnement de l’esprit ça? Un moyen de nous faire acheter plus de vêtements, parce que sinon un pyjama pourrait faire un très bon survêtement, par exemple, et ce serait un manque-à-gagner pour les marchands de chiffons? D’ailleurs aujourd’hui on fait des pyjamas tout à fait acceptables comme short et t-shirt. Mais non, on continue à les utiliser seulement comme pyjama. Allez, demain je me promène dans Valparaiso en pyjama!

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