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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 14:03

S'ils n'avaient pas été sympa, j'aurais pu passer la nuit en tôle. Il y a quelques mois, je me suis fait arrêter par la police de la route pour un contrôle de routine. "Papiers, s'il vous plait!". Comme d'habitude, je présente les papiers de la voiture, mon permis de conduire international, et ma carte d'identité d'étranger ayant le permis de résidence définitif au Chili. Comme d'habitude, je suis entièrement en règle, ma voiture a été récemment révisée, je n'ai pas bu d'alcool et n'étais pas en excès de vitesse. Mais comme d'habitude avec les carabineros, me vient ce sentiment d'insécurité et de crainte que quelque chose se passe mal. Et cette fois, j'ai raison. Extrait de dialogue avec le policier:

- Monsieur, votre permis de conduire n'est pas valide.

- Comment? Mais je me suis fait déjà contrôler plusieurs fois et je n'ai jamais eu de problème.

- Vous avez un visa de résidence définitive au Chili, le permis international n'est plus valide... Qui sont ces gens avec vous dans la voiture?

- Euh... des amis francais qui sont en vacances et que je suis allé chercher à l'aéroport.

- Esta bien... Ca va pour cette fois, mais vous devez vous procurer le permis de conduire chilien.

- Je m'en occupe dès demain! Merci officier!

 

Inutile de dire que je ne me suis pas occupé dès le lendemain de passer le permis chilien. Mais je n'ai pas trop traîné tout de même: je suis sûr que si j'avais été seul dans la voiture, j'aurais eu droit au moins à une amende, au pire à ce qu'ils me paralysent le véhicule jusqu'à ce que j'obtienne ce foutu permis.

 

Quelques jours plus tard, je me présente donc à la Direccion del Transito de Viña del Mar pour me renseigner sur les démarches à faire pour passer le permis de conduire, en tant qu'étranger résidant au Chili. Après une heure de queue, passée à essayer de me concentrer sur un bouquin de Vargas Llosa dans le bruit ambiant tout en veillant à ne pas me faire piquer ma place, c'est mon tour. Une employée visiblement pleine d'enthousiasme et de motivation pour son boulot routinier et mal payé me faire signe de m'asseoir. Le procédé est assez simple, m'explique-t'elle: soit je passe le permis comme tout le monde, soit je me débrouille pour faire valider mon permis francais par l'ambassade et par un notaire, et j'obtiens automatiquement le précieux sésame.

 

Je m'apprête à dire merci à l'employée pleine d'enthousiasme et de motivation et tourner les talons, lorsque un doute m'assaille et me fait rasseoir derechef. Regard énervé de l'employée pleine d'enthousiasme et de motivation qui pensait en avoir fini avec moi et avait déjà appelé le numéro suivant.

- Au fait, j'habite à Quilpué, pas à Viña. Mais c'est plus pratique pour moi de passer l'exa...

- Ah, dans ce cas, il faut que vous alliez vous inscrire à Quilpué.

- Je ne peux pas passer l'examen à Viña?

- Non.

- Ah... mais ce sont les mêmes modalités qu'ici, je suppose?

- J'en sais rien. Ca varie d'une municipalité à l'autre. Vaut mieux que vous demandiez là-bas.

 

Et voilà comment perdre une heure et demie pour rien. Si ce n'est que j'ai appris que chaque commune a ses propres critères et formalités administratives pour l'obtention du permis de conduire -alors que l'examen est le même dans tous le pays. Si ce n'est la certitude qu'il faudra refaire la même heure de queue à la Direccion del Transito de Quilpué. Youpi!

 

A suivre...

 

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 18:18
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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 18:41

...c'est le titre original de l'article que j'ai écrit pour Sud-Ouest Dimanche d'aujourd´hui, au sujet des 33 mineurs pris au piège dans l'Atacama. Comme je l'aime bien mais qu'il a été changé pour quelque chose de plus informatif, je vous le remets ici. Le lien vers l'article:

http://www.sudouest.fr/2010/08/29/attente-angoissante-sous-terre-pour-les-33-mineurs-171542-4585.php

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 18:44

A première vue, le titre de cet article n'a pas de sens. En réfléchissant, on pourrait penser: "c'est un plombier/peintre/ouvrier du bâtiment qui vit en HLM". Pas du tout. C'est une tendance curieuse de l'immobilier au Chili: on utilise des maisons avec jardin pour faire des bureaux, et on construit des tours pour faire des appartements. Etonnant, non? Je m'étais rendu compte de ce phénomène il y a longtemps déjà, mais c'est en cherchant une maison à louer que j'ai réalisé son ampleur. A Viña del Mar, 98% des habitations en location se trouvent dans des tours (approximation personnelle)! Et quand je visite une agence immobilière, on me dit que les maisons qui sont en location sont destinées à accueillir des bureaux, ou sont des résidences secondaires style cabanes au bord de la mer.

 

Plusieurs raisons à cela. D'abord, la sécurité. Les Chiliens vivent dans la paranoïa du ladron. Les cambriolages sont fréquents, certes, notamment dans les maisons individuelles. Les tours, en revanche, ont des parkings surveillés et des gardiens. Mais les médias ont tendance à surdramatiser les faits divers et alimentent la peur.

 

Il y a également une notion d'image. La plupart des maisons disponibles à la vente ou à la location ne sont pas du dernier cri et nécessitent d'importants frais d'entretien ou de réfection. Or la classe moyenne-aisée émergente au Chili est attirée par le modernisme. D'où la profusion d'immeubles modernes tout neuf, avec parking, concierge, sécurité, piscine, salle de gym et espaces verts. Les vieilles baraques peuvent se décrépir et s'empoussiérer.

 

Ensuite, les Chiliens ont un côté mouton de Panurge assez développé et sont prompts à suivre bêtement la tendance. J'oserais suggérer que ca a un lointain rapport avec 17 ans de soumission à la dictature, mais je m'écarte du sujet. J'en entends tous les jours se plaindre de ne pas pouvoir avoir de chien (les Chiliens adorent les toutous!) parce qu'ils vont aller vivre dans une tour. Pourquoi pas une maison avec un jardin? "Ah, mais une tour, c'est mieux". Pour la sécurité, les facilités, blabla. Toujours les mêmes arguments basiques.

 

Enfin, il est sans doute plus rentable pour les promoteurs immobiliers de construire des appartements que des bureaux. Et pour les banques, qui ont trouvé une poule aux oeufs d'or dans les crédits immobiliers. Donc, pour l'économie en général. Ce qui expliquerait, en partie, la surenchère des médias sur les cambriolages et l'insécurité. Ou bien, serait-ce moi qui suis parano?

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 03:48

C'est une bande de jeunes types humbles et solidaires, avec du coeur et des tripes. Une bande de jeunes qui, avec l'aide d'un sorcier-gourou, contribue à panser les plaies d'une terre meurtrie par le séisme du 27 février. L'équipe de football du Chili fait le bonheur et la fierté de son pays, et ce n'est pas une surprise. La Roja avait fini deuxième de son groupe de qualifications, devant l'Argentine, avec un jeu séduisant et offensif. Aujourd'hui, le reste du monde la découvre. Mais en Amérique du Sud, on sait depuis longtemps que le Chili a un gros potentiel. Bref, la Roja mérite pleinement sa qualification au deuxième tour de la Coupe du monde.


Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas très amateur du ballon rond. Mais ici, depuis dix jours, c'est de la folie. Et c'est contagieux. Durant chaque matche, le pays s'arrête pendant deux heures. Les écoles, les entreprises, les transports publics, la police, les délinquants... tous se détournent de leur occupation habituelle. Et les pompiers et hôpitaux prient pour qu'aucune intervention urgente ne soit nécessaire.


Assister à un match de football en Amérique Latine, c'est savoir ce que vibrer veut vraiment dire. Les latinos ont le foot dans le sang. Chaque victoire est comme une transfusion qui monte au coeur et au cerveau. Durant 90 minutes, la pression artérielle monte, la tension est telle que beaucoup sont obligés de faire des étirements devant leur télé. Une défaite est vécue comme un drame national. Depuis le début du mondial, après chaque rencontre, les principales places publiques du pays sont envahies par des milliers de fans pour de longues célébrations. La coupe du monde de foot, c'est l'événement majeur de ces dernières années, au-dessus des élections présidentielles, au-delà des Jeux Olympiques, seulement surpassée par ce fichu séisme.


Je ne suis pas fan de foot, mais j'ai un faible pour cette équipe du Chili. A la différence des Francais gâtés et capricieux, les joueurs chiliens font preuve d'envie et d'esprit de groupe. Ils savent qu'ils ont un pays entier derrière eux, tandis que l'équipe de France a essuyé une pluie de critiques depuis de très longs mois. C'est pour cela que les Chiliens y mettent leur coeur et leurs tripes. Pour rendre la pareille à tout un pays. Pour rendre le sourire aux centaines de milliers de compatriotes qui ont vécu des moments difficiles depuis le 27 février. Et si la Roja l'emporte face au Brésil lundi, ce sera un autre tremblement de terre. Affaire à suivre...

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 04:50

C'est peut-être l'arbitrage le plus loué par les fans de foot chilien depuis le Mondial 98 en France. Le gouvernement chilien envisage sérieusement de faire passer une loi autorisant le bon peuple à rester chez soi pour voir les matches de l'équipe nationale à la prochaine Coupe du monde. Les étudiants pourraient sécher les cours durant les rencontres, tandis que les travailleurs pourraient prendre un break de 2 à 3 heures pour suivre les exploits des joueurs chiliens.


Vu de France, ca pourrait ressembler à une mesure populiste pour faire monter en flèche la popularité du gouvernement. Voire à une blague. Mais en réalité, c'est plus raisonnable qu'il n'y parait. La dernière fois que l'équipe nationale a participé à la Coupe du monde, en 1998, les taux d'absentéisme dans les écoles et au travail ont été énormes, les certificats médicaux ont bizarrement afflué pour des motifs parfois hasardeux, provocant des tensions au sein des entreprises... au final, le pays s'est littéralement arrêté les jours de matches.


C'est pour éviter une telle léthargie que le gouvernement a choisi de légiférer et accorder quelques heures de pause aux étudiants et travailleurs. Ainsi, espèrent les dirigeants, le pays ne se paralysera que quelques heures, au lieu de jours entiers.


Alors, le gouvernement-arbitre recueillera-t-il les suffrages ou les sifflets des supporters? On le saura à la troisième mi-temps.

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 03:34
Trois semaines déjà depuis que la terre a fortement tremblé au Chili. Trois semaines, et de nombreux problèmes demeurent. Dans les zones désastrées, l'électricité et l'eau courante sont toujours coupées. Les habitants sont toujours logés sous des tentes, tandis que les premières pluies automnales arrivent. Les licenciements pour cas de force majeure ont augmenté de 3000%. Et chaque jour, on découvre de nouveaux dégâts, de nouveaux drames.

Beaucoup ont perdu leur appartement, et faute d'avoir contracté une assurance, ils se retrouvent du jour au lendemain sans rien. Il y a bien une loi qui protège les propriétaires d'appartements en cas de défaillance du building, mais les démarches sont longues et compliquées: jusque à dix ans pour obtenir justice et dédommagement, s'il est prouvé que le bâtiment n'a pas été construit selon les normes antisismiques. Mais pour pouvoir le prouver, il faut faire une "autopsie" de l'édifice, ce qui coûte cher et prend des mois. Or tous les buildings gravement endommagés sont promis à une démolition prochaine, empêchant toute étude. Bref, les propriétaires d'appartements désormais inhabitables auront du mal à faire valoir leurs droits et récupérer un logement, ou se faire rembourser ce qu'ils ont payé aux promoteurs immobiliers peu scrupuleux.

Mais les Chiliens, tels les roseaux, plient mais ne rompt pas. Nombreux sont ceux qui ont tout perdu et ne se plaignent pas: au contraire, ils sont heureux d'être en vie et prêts à remonter la pente. Voici le symbole de cette résilience, cette photo d'un homme qui, inspectant le cadavre de sa maison, brandit le drapeau national sorti des décombres.

foto 0220100303230217

Habitués aux coups durs, les Chiliens savent se relever des malheurs. Au bout d'un moment, ils finissent par en rire. L'humour chilien n'est pas spécialement fin, mais il est bien souvent doux-amer. Autre symbole: jeudi dernier, lors de l'investiture officielle du nouveau président de la République devant le Parlement, une forte réplique a fait trembler l'édifice. Dehors, dans les rues de Viña del Mar, la peur du tsunami a soufflé un vent de panique parmi les habitants, qui ont couru vers les collines. Mais Sebastian Piñera, en plein discours, n'a pas bronché. La cérémonie a continué, défiant les éléments, tandis qu'alentours plusieurs bâtiments étaient évacués. Beaucoup y ont vu de mauvaises augures pour le nouveau chef d'Etat. J'y vois un symbole de la volonté des Chiliens de rester debout et affronter le sinistre.

Comme si le séisme et ses répliques ne suffisaient pas, une panne d'électricité a coupé le courant à 90% du pays dimanche soir. La lumière est revenue assez vite, mais d'autres incidents comme celui-ci, dû aux dégâts causés par les secousses, pourraient se reproduire. Il faut aussi réparer divers aqueducs, ce qui provoque des coupures d'eau courante prolongées (trois jours sans eau chez moi: ca sentait le mouflon à la fin!)


Avec tout ca, dans les régions de Santiago et Valparaiso, affectées par le séisme mais pas trop grièvement touchées, les administrations sont assaillies par le public, qui a besoin de multiplier les démarches administratives. Les macons, couvreurs, plombiers-zingueurs, vitriers, ouvriers et bricoleurs de tout poil peinent à satisfaire la demande. Les agences immobilières sont débordées. Les écoles ont rouvert leurs portes, pour la plupart. Bref, l'activité a repris au quart de tour. Il en sera de même un peu plus au sud dans quelques semaines, au plus tard quelques mois. Et tout devrait être totalement reconstruit d'ici deux ans, selon le gouvernement. On l'espère, en tout cas.

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 07:30
Les crises, les guerres, les catastrophes ont toujours fait le bonheur des opportunistes. Le tremblement de terre au Chili ne fait pas exception à la règle.

D'abord, il y a eu, tout de suite après le séisme, les larrons qui ont dévalisé les magasins. Ensuite, les commercants des zones isolées qui ont triplé le prix de leur marchandise. Au bout de quelques jours, les chaînes de grands magasins ont tour à tour lancé des campagnes publicitaires indiquant qu'une partie du montant de vos achats sera reversé aux régions dévastées. Les agents immobiliers, croulant sous la demande, peuvent aussi faire monter les prix sans états d'âme.

Mais il y a encore plus cynique. Certaines entreprises ont profité du séisme pour dégraisser leur masse salariale. Il existe au Chili une loi qui autorise les licenciements sans préavis ni compensation en cas de force majeure. Une loi qui s'applique, bien évidemment, à un tremblement de terre de cette magnitude. Durant les deux premières semaines de mars, plus de 6.000 licenciements pour cas de force majeure ont été déclarés. C'est 50 fois plus que la moyenne. Bien sûr, la plupart de ces licenciements sont justifiés, dans la mesure où certaines entreprises doivent tout simplement mettre la clé sous la porte, ou cesser leur activité pour une durée indéterminée. Mais les syndicats et le gouvernement dénoncent déjà des abus. "Cette mesure ne peut s'appliquer que lorsque l'entreprise est dans l'incapacité de fonctionner", appuie la secrétaire d'Etat à l'emploi.

Le gouvernement estime que cette situation exceptionnelle va se poursuivre pendant six mois et s'attend à des milliers de licenciements pour cas de force majeure. Dans l'intervalle, il tente d'aménager la loi en proposant un "permis de reconstruction" pour les entreprises touchées. Cela permettrait de réduire les emplois à des mi-temps provisoires, ou bien à mettre les travailleurs au chômage technique, plutôt que licencier. Le gouvernement se propose d'aider les entreprises à garder leurs employés en reversant la moitié du salaire minimum mensuel à chacun d'eux.

Comme on s'y entendait, le nouveau cabinet de droite est donc obligé de faire dans le social. Certes, il est question d'augmenter les impôts, de privatiser une partie de Codelco, le producteur de cuivre propriété de l'Etat. Certes, l'investissement massif dans les énergies renouvelables prévu pour les prochaines années est remis aux calendes chiliennes, l'argent étant réaffecté à la reconstruction du pays. Mais la première mesure adoptée par le gouvernement a été l'octroi du prime exceptionnelle pour les familles. Et, une fois n'est pas coutume, la droite a écouté une suggestion de l'opposition socialiste: augmenter les royalties sur le cuivre. Depuis 2005, l'Etat touche 5% sur les ventes de cuivre chilien réalisées par les entreprises privées. Sebastian Piñera s'est toujours opposé à une augmentation de cette taxe, et serait plutôt favorable à sa suppression. Mais dans le contexte actuel, tous les moyens sont bons pour financer la reconstruction du pays, et le nouveau président pourrait décider d'augmenter lesdites royalties.

Aucun danger pour l'industrie du cuivre: les cours on augmenté de 70% en cinq ans, et la demande est susceptible d'augmenter fortement ces prochaines années, ce qui aidera certainement l'économie chilienne à se relever. Dans le même ordre d'idée, l'un des bienfaits collatéraux du séisme est qu'il va obliger à reconstruire à de nombreuses infrastructures (hôpitaux, écoles, routes...) qui étaient en piteux état depuis des années, et attendaient désespérément une remise à neuf. Comme les guerres, comme les crises: le séisme a causé son lot de drames et de dommages. Maintenant, il y a moyen d'en tirer profit.
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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 22:28
Vu de France, on a un peu de mal à se rendre compte ce que signifient les répliques du séisme du 27 février. Pour comprendre un peu mieux, voici une animation réalisée il y a deux semaine par le journal La Tercera.

animation terremoto

En 16 heures, la zone centre-sud du Chili a enregistré un séisme et 70 répliques de diverses magnitudes. Chaque cercle jaune représente un épicentre. Ceci est juste une photo, voici le lien vers l'animation: http://www.latercera.com/contenido/687_19720_4.shtml

Voici un autre site, sur lequel les Chiliens ont les yeux rivés dès qu'une nouvelle secousse se fait ressentir: il recense sur une carte toutes les secousses ressenties lors des sept derniers jours, avec leur magnitude. Le site est actualisé toutes les quinze minutes.
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/recenteqsww/Maps/10/290_-35.php. On peut clairement voir que l'activité sismique continue et se concentre sur la zone Santiago-Concepcion.

Et pour ceux qui sont intéressés par une information plus technique et scientifique (mais néanmoins abordable pour le grand public), voici un excellent article explicatif publié par le CNRS:
http://www.insu.cnrs.fr/a3428,seisme-concepcion-chili-27-fevrier-2010.html


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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 22:59
« Le tremblement de terre n’était pas prévu au programme ». Sebastian Piñera en est fort marri : lui qui espérait insuffler le changement après vingt ans de gouvernance de centre-gauche, le voilà transformé en futur président d’un pays en état d’urgence. Son programme, ce sera désormais « remettre le pays sur pied ». Le nouveau chef d’Etat l’a dit, la priorité sera reconstruire des hôpitaux et des écoles, réaménager les infrastructures portuaires et routières, construire de nouveaux logements. Les réformes économiques et sociales attendront.

Comme un malheur ne vient jamais seul, la bourse de Santiago a vu rouge après le séisme. La réplique des marchés secoue à son tour le Chili, et l’on espère que les conséquences ne sauront pas dramatiques. Le gouvernement a d'ores et déjà prévu de verser des subsides aux entreprises pour éviter les licenciements. Voilà une véritable double peine, totalement injuste, qui me fait dire une fois de plus que l’économie de marché et le capitalisme ne sont pas des solutions viables, durables et soutenables pour l’Humanité. Heureusement pour le pays, les cours du cuivre, dont il est premier producteur mondial, ont monté en flèche. Des fois que le Chili cesserait d’exporter, sait-on jamais, les acheteurs se bousculent pour acheter le métal brut.

A l'image du peuple chilien, l'économie vacille mais ne devrait pas flancher. La principale raffinerie du pays est actuellement hors-service, faisant craindre pour l'approvisionnement en carburant. L'industrie viticole a perdu près de 250 millions de litres. L'agriculture est également touchée. Pas les plantations elles-mêmes, mais le système d'irrigation des cultures, qui fonctionne à l'électricité. Dans les régions agricoles du sud de Santiago, où le courant n'est pas encore rétabli, on craint de fortes pertes.

Malgré tout, Piñera maintient son objectif de croissance annuelle de 6% pour le Chili. Et c’est possible: il y a tant à reconstruire qu’il y a de quoi donner du travail à de nombreuses entreprises. Mais plus que jamais, les chiffres ne seront pas représentatifs du nouveau de vie des habitants du pays. Car comme souvent, ce sont les plus pauvres qui ont le plus perdu.

Comment le gouvernement de Piñera va-t-il faire pour surmonter les 30 milliards de dollars de dégâts causés par le séisme (une estimation qui, de plus, pourrait être revue à la hausse)? Il va d'abord piocher dans la cagnotte de 11 milliards que lui a rapporté l'industrie du cuivre. Ensuite, le Chili va emprunter massivement à l'étranger. Autrement dit, le nouveau président tente de ne pas modifier outre-mesure son budget prévisionnel et ses projets.

Une hypothèse autrement plus polémique a été avancée: faire passer le coût de la reconstruction au contribuable chilien, et au consommateur. Le gouvernement envisage de surtaxer certains produits comme les cigarettes, les carburants, les vignettes automobiles, etc. Mais surtout, il est question d'augmenter les impôts. Et ca, ca passe plutôt mal auprès d'une population déjà durement affectée. Au lieu de cela, il paraîtrait plus judicieux de rogner un peu sur le budget de l'armée chilienne, la plus riche d'Amérique Latine, qui recoit par décret 10% des bénéfices de l'industrie du cuivre. Mais pour que cela se passe, il faudrait sans doute un autre tremblement de terre. Politique, celui-là.

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