En 2008, le Chili s'était engagé à régulariser ses sans-papiers. Le gouvernement de Michelle Bachelet s'est acquitté de sa tâche, et 50 000 clandestins (dont deux tiers de Péruviens) peuvent désormais bénéficier des mêmes droits que les Chiliens, notamment l’accès à l’éducation et à la santé. 86% des demandes de régularisation ont été acceptées. C'est énorme.
En revanche, il y a toujours des incidents aux frontières: les passeurs de drogue venant du Pérou ou de Bolivie sont légion, et les douaniers stigmatisent les étrangers typés indiens. Effectivement, ce sont souvent des représentants des populations indigènes, sans emploi ni éducation, qui se trouvent embarqués dans le trafic et sont chargés de passer les fontières avec leur cargaison illégale. Bien souvent, ils sont arrêtés à la douane. Mais d'autres traversent les montagnes et le désert au péril de leur vie. Ceux-là, le Chili les expulse, mais ne les emprisonne pas. On espère que le nouveau gouvernement de Piñera sera aussi clément: ces pauvres bougres ne méritent pas d'aller derrière les barreaux, ce sont des victimes avant tout. Mais je m'égare...
Historiquement, le pays a toujours été ouvert à l'immigration. Il a accueilli à deux reprises des réfugiés yougoslaves fuyant les deux guerres mondiales; il a incité les Allemands à s'installer dans le sud du pays. Aujourd'hui, le Chili ouvre ses portes aux réfugiés palestiniens. Les villes de Coquimbo et La Calera ont ainsi accueilli des centaines de familles, et l'une des collines de Coquimbo est coiffée depuis quelques années d'un joli minaret.
Pays d'immigration donc, mais à petite échelle, le Chili ne connait pas vraiment le racisme. Il y a de temps à autres des échauffourrées avec des Péruviens, et les communautés indiennes mapuches sont toujours discriminées. Mais le racisme commun et ordinaire n'existe que très peu. Ici, on appelle un chat un chat, et un noir est un noir. Sans connotation péjorative. Il y a très peu d'Africains au Chili, et ils ne causent pas de trouble. Dans le pire des cas, ils attirent les regards parce qu'il est peu commun d'en croiser. Mais ca s'arrête là. Et l'anti-américanisme primaire s'est éteint avec la fin du mandat de W. Bush. Quant aux Européens, ce sont les bienvenus. Venez donc me rejoindre les amis, y'a de la place!