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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 15:41
En clin d'oeil à cette journée bien étrange qui n'existe qu'une fois tous les quatre ans, je voudrais vous parler d'un petit film français, «Les jours où je n’existe pas». Son auteur, Jean-Charles Fitoussi, imagine le calvaire d’un homme qui ne vit qu’un jour sur deux. Une fable philosophique sur le temps, invitation à l’épicurisme. Suffisamment envoûtant pour que j'en fasse une critique.


Intermittent de la vie

Chaque nuit qu’il vit est une petite mort pour Antoine. Chaque nuit, à minuit, il disparaît pendant vingt-quatre heures. Chaque jour qu’il vit est un long calvaire. Chaque jour, invariablement, il achète le journal de la veille, pour essayer d’avoir prise sur ces vingt-quatre heures qu’il n’a pas vécu.

Antoine (Antoine Chappey, granitique) est un intermittent de la vie. Depuis quarante ans qu’il existe à mi-temps, il est étouffé par son étrange particularité, qu’il s’emploie à cacher. Il est seul, oisif, sans ami. Sans vie. Jusqu’à ce qu’il rencontre Clémentine (Clémentine Baert, diaphane): l’amour. Une parenthèse enchantée, mais empoisonnée, s’ouvre dans l’existence quasi-monacale d’Antoine. Comment être heureux en couple quand on disparaît la moitié du temps? Que fait l'autre une fois seule?...

18363799.jpg
Pour son premier long-métrage, Jean-Charles Fitoussi allie la beauté brute de Bresson au conte philosophique rohmérien. Combine le surréalisme de Bunuel (dans le propos) avec le réalisme d’Eustache (dans la mise en scène, remarquable d’épure, sans effets ni raccords). Fitoussi prend surtout son temps, déroute le spectateur avec ses longs plans silencieux et austères, ses dialogues minimalistes, presque atones.

Le Temps, voilà le véritable personnage principal du film. Celui qui conditionne la demi-existence d’Antoine, qui le ronge, l’empêche de faire autre chose que survivre. Scène révélatrice: cette tentative de meurtre (peut-être la plus douce de l’histoire du cinéma) où, pour empêcher Antoine de réapparaître, on recouvre son lit de tonnes de journaux. Sous le poids du quotidien, c’est la mort lente qui nous guette, semble dire Fitoussi. A travers le calvaire d’Antoine, il invite le spectateur à se questionner sur son existence, à profiter de la vie et ne pas se laisser tuer par le Temps. Ce qui fait de «Les jours où je n’existe pas» un film à la fois austère et profondément épicurien.


J'avais écrit ce texte pour un concours de critiques, et j'avais été sélectionné parmi les finalistes (c'est pour ça que le troisième paragraphe se la joue intello cinéphile. D'ailleurs c'est un peu du bluff parce que j'ai jamais vu de film d'Eustache! c'est aussi pour ça que le texte n'est pas très long, le format était imposé). J'espère en tout cas vous avoir donné envie de voir ce joli film. Mais je ne sais pas s'il est sorti en DVD...
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commentaires

B
salutIntéressant comlme bouquin , il faudra que je le lisEn ce moment j'ai un petit problème de dos, alors je suis allongé SI TU VEUX TE MARRER VA VOIR SUR LE Blog du MINEUR EN BALADE  http://lemineur.over-blog.comIL Y A DEUX VIDEOS SUPER HILARANTESLe strip-tease de madonna et la chanson du p'tit quinquin revu et corrigé par les MAMIES A bientôt sur le web.LOL LOL
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@
Tu lis trop vite, Bunny! C'est un FILM, pas un livre!!!Je vais voir tes vidéos
F
C'est sans doute pas un jour sur deux, mais il doit bien y avoir des jours où je n'existe pas. Est-ce que je suis le seul ?
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@
Non, je crois que ça m'arrive aussi.
F
Eustache, "La maman et la putain", il y avait des foutus dialogues, c'était une époque où, quelque part, tu vois, quelque part, là, l'on aimait s'écouter parler. J'avais aimé à l'époque, au cinéma. Aujourd'hui, je ne sais pas...
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