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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 19:37
Peut-être avez-vous entendu parler, durant la campagne présidentielle, d’un livre intitulé "L’autre campagne, 80 propositions à débattre d’urgence". Une compilation de propositions politiques (de gauche) émises par des intellectuels, chercheurs, scientifiques, artistes, syndicalistes…  J’ai commencé à le lire juste avant la victoire de Sarkozy, et l’ai terminé peu après. Et je suis tombé sur un article qui m’a troublé: "Pourquoi il est nécessaire (et possible) de supprimer l’élection du président de la République au suffrage universel".

L’auteur du texte (Thomas Heams, de la Convention pour la VI° République) décrit cette élection comme "celle d’un homme seul et providentiel, investi d’un pouvoir exhorbitant, en dehors de tout principe de responsabilité et de contrôle". C’est vrai, la Constitution de la V° République indique clairement que le président n’est pas responsable devant le Parlement (donc devant les Français), c’est-à-dire qu’il n’a de comptes à rendre à personne de ses actes. C’est le Premier Ministre qui est responsable, qui joue le garde-fou du président.

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Thomas Heams poursuit: "Le peuple est convoqué à une formidable bataille d’ego qui prend l’apparence d’une campagne, mais n’est, dans les faits, que l’occasion d’une dramatisation de thèmes racoleurs, d’un florilège de promesses pathétiques ou dangereuses et d’une hystérisation du débat démocratique par une personnalisation caricaturale et infantilisante des enjeux".

Quand je lis ce texte, écrit fin 2006 (c’est-à-dire alors que l’on n’était pas encore certain de s’orienter vers un duel Sarkozy-Royal) je suis troublé de constater à quel point il était prémonitoire. La bataille d’ego (Nico contre Ségo), la dramatisation de thèmes racoleurs (faits divers, toujours plus de faits divers), le florilège de promesses pathétiques (ah, cet inénarrable débat d’entre-deux-tours!), l’hystérisation du débat (notre président monté sur ressorts et piles Duracuire), la personnalisation caricaturale et infantilisante (les "je veux", "je ferai" prononcés à corps et à cri dans les discours, la médiatisation people à l’américaine, Sarkozy qui veut devenir président parce que c’est son rêve de gosse)… Put… ce type est divin ou quoi? Voici ce qu’il dit ensuite:

"Cette élection directe, soi-disant au-dessus des partis, mais dans les faits bien encadrés par eux, est aussi en filigrane une critique permanente de la démocratie participative. Dans l’illusion d’un rapport immédiat entre un chef et son peuple, il y a toujours l’expression discrète d’une défiance face à cet intermédiaire qu’est le Parlement". Or, rappelez-vous ce qui est dit plus haut, le président, malgré ses nombreux pouvoirs, n’est pas responsable devant ce même Parlement… Oui, cette élection présidentielle est moins démocratique qu’il n’y paraît.


La suite demain.
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commentaires

T
Cher Thomas, je viens de lire  ton "texte prémonitoire" et permet moi de souligner qu'il est de plus ne plus de bon ton de dénoncer ce que les uns appellent la démocratie d'opinion, d'autres le populisme. La vraie démocratie, cher Thomas, à mon goût, c'est quand le peuple peut s'exprimer. Ce que propose ton "texte prémonitoire", c'est tout simplement confier le pouvoir à une élite, bien choisie.  Le peuple ne serait pas assez intelligent pour écouter, proposer, agir. Arretons de prendre le peuple pour un abruti, meme s'il peut commettre des erreurs, comme l'élite. Les fameux débats participatifs de Royal, tant décriés pendant la campagne, ont été un immense moment de démocratie et explique en partie le taux de participation. D'ailleurs, depuis, tout le monde reprend la methode (des centaines de débats en France pour le grenelle de l'environnement par exemple). Plutot que de nier ou mépriser le peuple, agissons plutot pour lui ouvrir plus grande les portes de l'éducation, de la culture, de l'échange. C'était tout le sens (incompris car condamné à l'avance par la presse, qui fait partie de l'élite) de la démarche de Royal. Certes Sarkozy n'est pas le président le plus brillant qu'on puisse espérer pour la France, mais on n'est pas en dictature quand même! On peut encore se battre, s'exprimer, et même gagner car il a déjà  reculé sur certains points. Te souviens tu comment la france était gouvernée avant le régime présidentiel? Etait ce mieux? On en reparle quand tu veux mais je suis toujours très "troublé" par les discours qui veulent réduire au silence le peuple sous prétexte de le servir. Grosses bises à toi, un Royaliste plus que jamais convaincu qui considère cette femme politique comme un peu plus qu'un Ego...
Répondre
@
Ah, c'est intéressant, on n'a pas la même lecture du texte. Là où tu vois une envie de confier le pouvoir à une élite bien choisie, j'y vois moi au contraire la possibilité de donner plus de pouvoir aux élus du peuple, à savoir les députés, par rapport à un gouvernement nommé par le président...Et je considère Ségolène comme "un peu plus qu'un Ego" aussi...