"J'ai chaud. Il fait noir. C'est douillet. Je me sens bien. J'étouffe, mais je me sens bien. L'obscurité me rassure. J'ai peur de la lumière. La lumière signifie que je dois partir. Partir en laissant tout derrière moi. Je suis forcé, on me force, quelqu'un que je ne connais pas me force à abandonner. C'est Dieu. Dieu s'agrippe à ma tête et la tire vers sa lumière. Mais je ne veux pas, moi! Ici il fait noir et c'est douillet. Certes ce n'est pas bien spatieux mais ça me convient, moi! Je ne veux pas! Je suis claustrophobe, j'ai peur d'être enfermé dehors, au secours, emprisonné dans la lumière, à l'aide! Personne ne m'aide.
La lumière se fait de plus en plus intense, je ne vois plus rien. J'ai peur du jour! Mes yeux me brûlent! Je pleure! Arrêtez! Je pleure parce que j'ai peur du jour et en plus il me fait mal à la tête ce con de dieu! Espèce de lâche, déguisé en lumière, je ne peux te voir, et en plus de ça tu éprouves un malin plaisir à me torturer ainsi, à me forcer contre mon gré à quitter pour toujours mon domicile? Quel genre de dieu es-tu?
Tout est de couleur lumière ici. La lumière c'est le néant, je ne peux pas la toucher, je ne peux pas la palper, la sentir, rien.
Mes pieds tentent de s'accrocher à ce petit noir douillet, mais déjà c'est trop tard. La main de Dieu enserre ma tête et mes petits doigts sont bien trop faible pour ôter cet infâme étau de mon crâne.
Ça y est, il n'y a plus de noir douillet. Jamais plus. Je suis entouré de jour, au secours, j'ai mal, je pleure, je respire. Maman."
J'ai trouvé ce joli texte de Chako noir sur le site des Intermittents de Coulisses, un nouveau blog où je vais me rendre souvent je crois. Pour lire la suite, c'est par ici. Et j'en profite pour tirer à l'auteur un coup de chako!